La période qui s’ouvre se présente à bien des égards comme un tournant pour la profession officinale. Et elle ne sera pas sans conséquence pour les groupements de pharmaciens. Pour l’heure, 70 % du chiffre d’affaires des officines dépend de la vente de médicaments remboursables. Et pour la troisième année consécutive, le chiffre d’affaires des pharmacies a progressé, en hausse de 2,6% en 2018 selon l’étude Xerfi France. Mais en imposant un nouveau mode de rémunération sur la distribution de médicaments depuis 2018, les pouvoirs publics souhaitent rendre le financement des officines moins tributaire du prix de ces produits alors même que les plans d’économies annuels touchent de plein fouet le médicament par des baisses tarifaires. Et avec la publication du décret relatif aux conseils et aux prestations des pharmaciens paru fin 2018, de nouvelles opportunités se dessinent. Des opportunités de nature à remettre en question l’opposition entre les groupements « services » et ceux davantage orientés « prix » pour converger vers un modèle que l’on qualifie de « patient-centré ». D’ici deux ans, 70% de la marge des officines pourrait ainsi être issue des honoraires de dispensation.
Désormais enclenchée, la mutation du métier et du modèle économique des pharmacies va reconfigurer largement le paysage concurrentiel. Rappelons que 80 réseaux, principalement de dimension régionale, concentrent l’essentiel des officines françaises. Trois grands profils de groupements cohabitent ainsi : les réseaux détenus par les grossistes-répartiteurs comme Astera ou OCP, les groupements privés à l’instar de Népenthès, EvoluPharm ou Directlabo, et enfin les coopératives tells Welcoop, Optipharm ou Giphar.
La reconfiguration du paysage concurrentiel profitera en premier lieu aux groupements disposant d’une surface financière suffisante et ayant la capacité de valoriser ces nouveaux services auprès de leurs adhérents. Ces nouvelles missions sont en effet exigeantes en temps, en formation et en moyens matériels tandis que la rémunération fixée par les pouvoirs publics reste faible. En outre, face à la fragilité croissante des petites pharmacies indépendantes, les réseaux gagnent du terrain. Il faut dire que la quête d’une taille critique devient aujourd’hui un prérequis. Car la taille permet de renforcer le maillage national, gagner en visibilité, de conserver la capacité d’innover et d’élargir l’assise financière dans un contexte de mutation de l’officine. Nouveaux acteurs au sein de l’économie officinale, les fonds d’investissements se font peu à peu une place au sein du secteur, que ce soit en coopération avec certains groupements pour aider les titulaires à financer leurs acquisitions d’officines ou via les rachats ou prises de participation dans des groupements. Des fonds qui pourraient impulser d’autres changements, en particulier en matière de digitalisation des officines…
Mots clés : Santé : Services et industriePharmacieMédicamentsDigitalisationServiceOfficines
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