Les marchés de la biométrie en France et dans le monde
Publié le lundi 4 février 2019 .
3 min. 16
La biométrie est devenue en quelques années une solution grand public et se développe à grande vitesse. L’intégration de capteurs d’empreintes digitales, d’iris et de reconnaissance faciale dans les smartphones l’a rendue accessible au plus grand nombre. Société Générale, Banque Postale, BPCE, Crédit Nord… : les banques tricolores se saisissent de cette technologie pour sécuriser les paiements et l’authentification de leurs clients. Par ailleurs, d’autres grandes applications sont promises à un bel avenir telles que les contrôles d’accès pour les systèmes d’exploitation, la sécurisation des documents d’identité ou la surveillance et l’identification de masse. De quoi offrir de belles perspectives de croissance au marché selon l’étude Xerfi France.
Toutefois d’importantes disparités sont à attendre selon les zones géographiques. L’Asie représente de loin le premier marché « régional » de la biométrie. Avec plus de la moitié de la population mondiale, de vastes programmes gouvernementaux et une population très réceptive à ces nouvelles solutions, le continent asiatique offre d’importantes opportunités de développement aux acteurs de la biométrie, en particulier en Chine, en Inde et au Japon. Les États-Unis, via les services financiers et les entreprises américaines, qui comptent parmi les plus avancées au monde en matière de digitalisation, représentent l’un des plus importants marchés « nationaux » notamment pour le paiement mobile et le contrôle d’accès logique. À noter, l’Afrique, en raison de la croissance démographique et de la très forte pénétration de la téléphonie mobile au sein des populations, présente d’importantes opportunités d’affaires. Le développement de la biométrie se révèle en revanche moins rapide en Europe que dans le reste du monde. En cause, la fragmentation du marché européen qui freine le déploiement de systèmes biométriques de grande envergure et le règlement général sur la protection des données, entré en vigueur dans toute l’Union européenne en mai 2018, et qui consacre le caractère « sensible » des données biométriques.
Cependant, la France s’illustre comme l’un des pays leaders de la biométrie avec la présence sur le sol national de plusieurs géants, à l’instar d’Idemia, Thales ou encore IN Groupe. Leurs solutions transforment de multiples applications, comme la sécurisation des transactions et des documents d’identité, le contrôle d’accès et la surveillance. Ces acteurs travaillent à améliorer la performance, le coût et l’ergonomie de leurs solutions. Ils comptent également conquérir de nouveaux débouchés sectoriels. Sans oublier bien sûr l’international. Car en effet l’impact de ces solutions sur les libertés individuelles et les risques liées à la collecte des données des citoyens pourraient bien freiner le développement du marché hexagonal. Ainsi, même si la France compte l’une des industries biométriques les plus importantes du monde, les entreprises tricolores doivent impérativement se déployer au niveau mondial pour continuer à se développer et résister à la concurrence étrangère.
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