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Les pays émergents à l’assaut des énergies renouvelables

Publié le mardi 22 mai 2012 . 6 min. 34

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Xerfi Canal présente l'analyse de Philippe Gattet, directeur d'études Xerfi

Les pays émergents sont partis à l’assaut du marché des énergies renouvelables. Des énergies vertes désormais incontournables pour les pays qui souhaitent davantage peser sur la scène internationale. C’est en tout cas la stratégie de la Chine, de l’Inde et du Brésil avec pour chacun d’entre eux une voie tout à fait singulière. Avant d’analyser la trajectoire de ces trois pays dans les renouvelables, il faut avoir en tête les grandes tendances du marché mondial de l’énergie. Tout d’abord la demande d’énergie. Elle va croître de 50% d’ici 2050. Une croissance qui sera directement liée à l’augmentation de la population et à la hausse du niveau de vie mais aussi à l’urbanisation des pays émergents. Il faut aussi tenir compte d’une autre tendance : l’épuisement des réserves d’énergies fossiles. Ce qui pose la question de la sécurité des approvisionnements. En d’autres termes, le baril de pétrole va coûter de plus en plus cher à long terme comme le montre cette courbe. Une courbe qui retrace la baisse de la production de pétrole à la suite de l’épuisement des réserves avec pour conséquence l’envolée des prix des hydrocarbures. Une menace pour la compétitivité des pays manufacturiers comme la Chine. Troisième tendance  fondamentale dans l’énergie : la prise en compte du changement climatique par les pays avancés et par les émergents. Celle-ci se manifeste notamment par le développement des renouvelables. La Chine, l’Inde et le Brésil recourent massivement aux énergies renouvelables, avec la Chine en tête des capacités de production installée. Seul souci de ces énergies renouvelables ? Leurs coûts de production bien sûr. Des coûts qui sont et qui resteront très élevés à moyen terme. A l’horizon 2016, le coût de production d’un MWh dans l’éolien onshore atteindra 97 dollars pour grimper jusqu’à 243 dollars dans l’éolien offshore. On est donc encore très loin des standards offerts par les énergies conventionnelles comme le gaz, qui ne coûte que 65 dollars le MWh. Il n’empêche : la Chine, l’Inde et le Brésil investissent massivement dans les renouvelables mais chacun à sa façon. Commençons par étudier la trajectoire greenbusiness de la Chine. Et que voit-on ? Que les autorités chinoises ont un objectif conforme à leur stratégie de croissance globale : c’est-à-dire une stratégie de rattrapage. En un mot : il faut donner naissance à des acteurs chinois capables de rivaliser avec les grandes multinationales occidentales. Et le moins que l’on puisse dire est que la Chine fait carton plein dans les énergies vertes. Elle s’est hissée au rang de premier fabricant mondial de cellules photovoltaïques, avec 52% des capacités, en s’appuyant sur le développement de plusieurs acteurs locaux. Dans l’éolien à terre, avec des acteurs comme Sinovel, Goldwind et DongFang, ce pays est en passe de devenir l’un des leaders mondiaux, grâce à l’importance du marché intérieur mais aussi du fait d’un fort protectionnisme. Le pays est ainsi devenu le plus grand promoteur de l’éolien dans le monde. La Chine détient une capacité installée de près de 63 GW. C’est plus du quart des capacités mondiales. Bref, le développement massif des énergies renouvelables est LA priorité de la Chine qui veut assurer son indépendance énergétique et damer le pion aux groupes occidentaux. Mais ces succès commerciaux n’existeraient pas sans le soutien inconditionnel des autorités. L’Inde a elle emprunté une voie radicalement différente de son voisin chinois. Pour se développer dans les renouvelables, et en particulier dans l’éolien, elle a très tôt racheté des acteurs étrangers. A coups d’acquisitions, Suzlon s’est hissé au 6e rang mondial des fabricants d’éoliennes. Suzlon qui réalise aujourd’hui 80% de son chiffre d’affaires hors de ses frontières. Tout le contraire des acteurs chinois de l’éolien. Suzlon possède également des technologies de pointe, notamment dans l’offshore. Des technologies qui lui permettent de répondre à la demande des pays post-industriels, ce qui n’est pas encore le cas de la Chine. Enfin Suzlon est né de la volonté d’un conglomérat privé, tout le contraire des groupes chinois sous influence étatique. La stratégie du Brésil n’a rien à voir avec celle de la Chine dans les renouvelables. Tout simplement parce que le pays a depuis longtemps choisi de développer sa propre industrie verte. Ce sont les biocarburants développés dès le 1er choc pétrolier. Et c’est en cohérence avec sa propre stratégie de croissance, fondée sur le déploiement d’un complexe agro-industriel. A la différence près que le biocarburant produit par le Brésil est destiné au marché intérieur et non à l’export. Ce qui a profondément modifié le parc auto. Tous les véhicules neufs vendus aujourd’hui au Brésil sont bicarburants, c’est-à-dire qu’ils fonctionnent avec de l’essence ou du bioéthanol. Mais dans les prochaines années le pays va faire face à un dilemme. Grâce aux dizaines de milliards investis par le groupe Petrobras dans les gisements offshore, la production de pétrole devrait augmenter. Qui dit hausse de la production, dit baisse des prix de l’essence dans le pays. De quoi concurrencer sérieusement les biocarburants et remettre en cause la stratégie de croissance du Brésil dans les renouvelables. Vous l’aurez compris,  impossible de mettre sur un pied  d’égalité les stratégies de croissance de la Chine, de l’Inde et du Brésil dans le greenbusiness. Leurs trajectoires et leurs spécialisations sont trop différentes. La seule certitude, c’est que ces pays ont fait émerger des acteurs d’envergure dans les énergies vertes. Ils doivent maintenant démontrer leurs capacités à les hisser au rang de multinationales pour partir à l’assaut du marché mondial.

Philippe Gattet, Les pays émergents à l’assaut des énergies renouvelables, une vidéo Xerfi Canal



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