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Le grand impensé du repositionnement économique comme de la bifurcation écologique en France et en Europe n'est pas celui du « comment » produire, mais celui du « quoi » produire ?


Regardons d’abord l'évolution des modes de vie, et de consommation. Depuis la deuxième guerre mondiale nous baignons dans une économie de sur-accumulation d’objets ; celle dont parlait déjà Perec dans les Choses et qui a transformé la vie des gens à partir des années 1950. Ce cycle se termine, même s’il a de beaux restes. Aujourd’hui, les secteurs vedettes, et qui vont le rester, sont la santé, le bien-être, l'alimentation de qualité, l'éducation, le divertissement, la sécurité. Ces secteurs ont un point commun : ils ne concernent plus notre environnement matériel, mais 'adressent directement à nous comme individus, à nos corps, à nos émotions, à nos cerveaux. C'est dans cette économie « humano-centrée » que se cachent les relais de créations d’emploi dont nous aurons besoin. Car cette nouvelle économie, typiquement hyper-industrielle mêlant production de biens et de services, est aussi, ou pourrait être, une économie des liens, des valeurs relationnelles, du prendre soin les uns des autres, des territoires.


Le cas de la santé est emblématique. Nous la voyons limitée à la sphère médicalisée, mais elle va bien plus loin. Nous en sous estimons l’impact, car elle est très socialisée et que nous n’en payons directement de notre poche qu’une petite partie. Du coup, nous la voyons aussi comme un coût collectif à stabiliser, alors qu’elle est une formidable source d'activités et de de création de valeur, sur un spectre très large d'emplois. Nous devrions la considérer comme une composante à part entière de la base productive, et pas seulement une condition de possibilité de développement des autres activités.


Donner la priorité à ces secteurs « humano-centrés », ou anthropogéniques, comme dit Robert Boyer, les remettre au coeur et non à la périphérie de l'économie productive, serait faire le bon pari sur l'avenir. Car ils sont à la fois ancrés territorialement et porteurs d'innovations exportables innombrables. Ils sont aussi et surtout le support possible d'un nouveau récit dont nous manquons cruellement : celui du parcours vers une société et une économie différente, recentrée sur les besoins essentiels des humains. 


Symétriquement à ce retour vers l’individu et l’intime, le deuxième grand champ d’avenir est celui des investissements, équipements et systèmes nécessaires pour restaurer et repenser l’habitabilité de la planète, de nos territoires, de nos villes. Cela comprend au premier chef la reconstruction d’une base énergétique post-fossile. En France, nous sommes obnubilés par la question du nucléaire et nous n’avons pas saisi l’ampleur du potentiel des renouvelables électriques (éolien et surtout solaire). Le solaire est en train de connaître dans le monde une croissance sans précédent, grâce aux spectaculaires baisses de couts résultant des économies d’apprentissages  et des investissements chinois depuis 20 ans. Comme le dit Adam Tooze, le grand historien et économiste britannique, la double trajectoire vers une place croissante de l’électricité dans les usages et vers une électricité propre entraine une révolution industrielle sans précédent, de magnitude gigantesque, surtout si l’on tient compte de la durée très courte sur laquelle elle doit se réaliser. Mais il n’y pas que les nouveaux systèmes électriques. Bien d’autres domaines vont exiger des investissements lourds, notamment pour l‘adaptation de nos villes aux changements climatiques. De nouvelles pistes se dessinent, comme celles des solutions basées sur la nature pour faire face aux inondations : Copenhague, par exemple, expérimente le concept de « ville éponge ». Au lieu de mettre des digues en béton partout, on regarde comment vivre avec l’excès temporaire d’eau, avec des parkings ou des parcs inondables.


Au total, s’ouvre ainsi à la créativité des jeunes générations des champs fabuleux d’innovation, qui ne sont pas assez présents dans l’imaginaire, et qui pourraient compenser l’éco-anxiété montante. A condition aussi bien sûr d’éviter le techno-solutionnisme et de ne pas s’appuyer sur ces investissements et ces techniques pour perpétuer, voire amplifier des trajectoires économiques non soutenables. Nous y reviendrons dans ma prochaine séquence.


Publié le mercredi 23 octobre 2024 . 5 min. 21

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