Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


Le piège du blocage des prix

Publié le jeudi 31 mars 2022 . 4 min. 52

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Promis juré, s’il est élu Président, Eric Zemmour bloquerait le prix de l’essence à 1,80 euro. Fabien Roussel propose 1,70 euro. Qui dit mieux ? Jean-Luc Mélenchon, avec 1,40 euro. Au final, le gouvernement a opté pour une remise : 15 centimes par litre.

Mon billet libéral du jour porte sur cette tendance de la campagne présidentielle : avec le retour de l’inflation, le blocage des prix revient en force.

Le principe est simple : pour stopper la hausse des prix, il suffit de la bloquer. Sur ce même principe, l’encadrement des loyers vise à freiner le coût du logement. Tout comme l’autorisation administrative de licenciement consistait à interdire les plans sociaux pour lutter contre le chômage.

Pour un dirigeant, ces politiques aux saveurs toute soviétiques sont idéales : simples à expliquer aux citoyens, rapides d’exécution et d’effet, et, plus important encore, symbolique d’une toute-puissance de l’autorité étatique puisqu’il suffit de vouloir pour pouvoir, et soulager les peines du peuple…

Pourtant, il faut que l’on s’interroge…

Quel est donc le bon prix administré ? 1,80 euro ou 1,40 euro ?

On l’imagine, personne, ni le chef de l’Etat, ni le ministre des Finances ou le directeur d’une direction de Bercy ne le savent, pour tous, à tout moment. A vrai dire, il n’y a pas de bon prix, mais un prix que l’Etat est près à payer au nom de la collectivité pour préserver le pouvoir d’achat.

Ce que le consommateur d’essence ne paie pas, c’est le contribuable qui le paie. sauf à exiger du producteur de pétrole de vendre à prix administré, mais ce qu’entreprise publique peut faire, au risque d’accumuler les déficits, personne ne peut l’imposer à un groupe privé…

Il y a trois de sous-entendus dans ce raisonnement :
– d’abord, qu’il est possible de réguler une économie de 66 millions d’individus par la délibération administrative et par la planification ;
– ensuite, qu’au fond, une collectivisation de l’économie permettrait de protéger le pays de chocs extérieurs ;
– enfin, que le marché est moins efficace que l’action étatique.

En clair, gouverner, c’est empêcher les prix de jouer librement.

C’est le libéral Friedrich Hayek qui a le mieux démonté cette illusion. Il analyse les prix comme des vecteurs d’information sur les comportements et les choix subjectifs des agents. « Tout essai de contrôle des prix prive la concurrence de son pouvoir de coordonner efficacement les efforts individuels », écrit-il.

Le Premier ministre ne voit pas les choses autrement lorsqu’il défend sa ristourne plutôt qu’une baisse d’impôt. Jean Castex dit : «Taxer moins une énergie polluante est anti-écologique. » Et oui, c’est le principe de l’écotaxe, visant à renchérir le coût des énergies fossiles pour inciter les consommateurs à changer de comportements, pour favoriser la recherche dans des énergies alternatives, pour doper l’investissement dans de nouveaux modes de transports… Sans signal-prix, toute cette mécanique s’enraye.

Après la TVA, l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés, les taxes sur l’essence sont la quatrième ressource fiscale de l’Etat. Il ne peut y renoncer qu’avec prudence. D’où son intérêt à mutualiser ses pertes. C’est encore ce que sous-entend le Premier ministre lorsqu’il dit aux pétroliers et aux distributeurs de fournir aussi un effort. Un geste complémentaire dont il ne maîtrise rien, sauf à verser dans le dirigisme…

Il suffit de tirer le fil pour comprendre que plus l’Etat se veut cohérent, plus il va s’enfermer dans un régulationnisme utopique – l’expression est de l’économiste Thierry Aimar.

Car Hayek explique que, moins efficace que le marché, l’interventionnisme étatique ne peut que se propager, cherchant à chaque fois à compenser son inefficience.

Or qui peut croire que l’Etat stratège planificateur a les capacités de fixer la valeur de toutes choses ? Hayek encore : c’est la prétention à la connaissance, c’est-à-dire l’ignorance de notre propre ignorance, qui expliquent les échecs des systèmes régulationnistes…


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :