Xerfi Canal a reçu René Ricol, président fondateur de Ricol Lasteyrie , Ancien commissaire général à l’investissement.
Une interview menée par Jean-Michel Quatrepoint
René Ricol ne plaide pas dans l’immédiat pour une nouvelle tranche du Grand Emprunt lancé en 2010. L’ancien Commissaire général à l’investissement précise que sur l’enveloppe globale du Grand Emprunt, il reste encore 7 milliards d’euros à affecter. Ensuite, les 26 milliards d’euros destinés à financer les investissements publics d’avenir dans cinq grands domaines (enseignement supérieur et recherche, biotechnologies, numérique…) sont engagés mais pas forcément dépensés, a-t-il ajouté. Dans l’entretien accordé à Jean-Michel Quatrepoint, le prédécesseur de Louis Gallois au Commissariat général à l’investissement (CGI) est revenu sur la philosophie du CGI qui, placé sous l’autorité de Matignon, est chargé de gérer les fonds du Grand Emprunt. Pour gagner en compétence et en impartialité, le CGI a fait appel à des jurys internationaux et/ou des comités indépendants. Pour déterminer nos choix, l’idée était bel et bien de s’appuyer sur une décision collégiale. Nous avons également voulu éviter les dépenses inutiles, comme par exemple des projets sur les véhicules électriques, et recherché le co-investissement responsable, a poursuivi René Ricol. Ce dernier a également indiqué que l’intention du CGI était d’éviter la fuite des cerveaux en essayant de rapprocher les publics à l’image des clusters. L’ancien grand ordonnateur de la politique de soutien aux entreprises n’a pas pour autant oublié les améliorations à apporter au dispositif destiné à réindustrialiser la France. Il a en particulier plaidé pour un changement des méthodes de rémunération des fonds qui accompagnent le financement de ces projets d’avenir. Leur consentir un pourcentage sur les plus-values serait plus motivant pour lesdits fonds et permettrait un retour sur l’industrie du futur pour la France. Son principal regret en matière d’économie sociale et solidaire est de ne pas avoir pu montrer que l’on peut créer des emplois sans valeur ajoutée technologique, à l’image de ce que fait Maria Nowak dans le microcrédit avec l’Adie. L’ex médiateur du crédit considère que le crédit impôt recherche a été le dispositif le plus favorable au monde pour améliorer la recherche privée, même s’il faut accepter sa mauvaise utilisation par certains. Sur la rigueur annoncée par le président de la République, René Ricol considère légitime que François Hollande mette en œuvre son programme, y compris sur la taxation à 75% à condition de préciser qu’il s’agit d’un effort exceptionnel. Faute de quoi la France continuera de perdre ses talents et ses grands groupes. Le commissaire aux comptes appelle à une remise à plat du système fiscal dans un pays où, depuis 30 ans, les gens s’exilent en Suisse, en Belgique et en Grande-Bretagne.
René Ricol, Investir pour l'avenir de la France, une vidéo Xerfi Canal
Publié le lundi 17 septembre 2012 . 33 min. 30
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