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Risque bancaire : le signal d'alarme de Terra Nova

Publié le jeudi 4 octobre 2018 . 4 min. 53

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Dix ans après le début de la crise financière, les réformes du secteur n’ont pas changé la donne. Nous ne serions pas mieux armés face à un risque de défaut d’une grande banque. C’est en tous cas le constat fait par les experts en régulation financière du Think-Tank Terra Nova dans une note intitulée « 10 ans après… ». Vincent Bignon,  Jézabel Couppey-Soubeyran et Laurence Scialom veulent tirer le signal d’alarme : ces réformes « n’ont ni élevé les digues suffisamment haut, ni changé les structures et les comportements ». Leur conclusion est ferme : « une crise financière majeure pourrait à nouveau survenir et ses conséquences pourraient se révéler tout aussi lourdes ».

 

La course à la complexité financière se poursuit

 
Le nœud du problème, c’est la course à la complexité des produits financiers, qui ne s’est pas arrêtée avec la crise. Les banques restent des boîtes noires sur la solidité desquelles personne ne peut avoir des certitudes, que ce soit sur leur bilan, ou leurs interconnections. Le régulateur a toujours un train de retard sur l’innovation financière. La nouvelle réglementation internationale, celle du comité de Bâle, a certes prévu un renforcement des fonds propres des banques, allant jusqu’à un triplement de ces derniers. Mais la mesure est subjective : il s’agit des « fonds propres pondérés par les risques », une notion reposant sur différents modèles élaborés par les banques elles-mêmes. C’est une approche qui n’a pas fait ses preuves pour détecter leurs fragilités.

 
La publication d’un autre instrument est cependant imposée depuis le 1er janvier, malgré les réticences des banques qui ont pesé sur son mode de calcul. Il s’agit du « ratio de levier ». Il rapporte le capital effectivement détenu par une banque à ses engagements. Correctement établi, cet indicateur permet véritablement d’évaluer la fragilité d’une banque, et son caractère systémique : des études de l’OCDE et de la Banque d’Angleterre ont clairement démontré le lien direct existant entre la dérive du ratio de levier et la survenance de faillites bancaires dans les années 2000. 

 
Le jour de sa faillite, Lehman Brothers avait des engagements équivalents à 30,7 fois ses fonds propres. Elle avait donc engagé presque 100 dollars en en possédant seulement 3 en garantie dans sa caisse. Ce « ratio de levier » semble effectivement périlleux. Le problème, c’est qu’il s’agit du seuil aujourd’hui requis pour satisfaire aux exigences de capital de la réglementation bancaire internationale établie par le comité de Bâle. On peut donc être parfaitement conforme aux nouvelles normes de risque et être en faillite !

 

Les bilans des banques, toujours opaques

 
Dans un discours prononcé en août 2012 à la réunion mondiale des banquiers centraux à Jackson Hole, aux Etats-Unis, le responsable de la stabilité financière de la banque d’Angleterre, Andrew Haldane prévenait déjà que «Pour les plus grandes banques du monde, le ratio de levier nécessaire pour éviter les défaillances dans cette crise aurait été supérieur à 7 % ». Un niveau qui est, donc, plus du double du minimum aujourd’hui requis.

 
Pourquoi ne s’en alarme-t-on pas assez ? Parce que la course à la complexité a fait perdre de vue les raisonnements simples et éprouvés de pilotage des risques. Mais aussi parce qu’en mélangeant de nombreux risques de nature très différentes, les bilans des grandes banques restent dans l’opacité. D’ailleurs, Andrew Haldane, entre autres, plaidait aussi pour la séparation de leurs activités.

 
Or Terra Nova souligne que les tentatives de séparation « ont été combattues avec la plus grande vigueur – et avec succès – par l’industrie bancaire, ce qui d’ailleurs est le symptôme de leur efficacité ». On l’a vu en France lors de la loi bancaire de 2012, à l’échelon européen avec le sort finalement réservé aux réformes portées par Michel Barnier, qui reprenaient les recommandations du rapport Liikannen formulées en ce sens, ou encore dans la mise en œuvre limitée des réformes préconisées par Paul Volcker outre-Atlantique. A chaque fois, les banques ont préservé au maximum un profil de risques complexes, une taille élevée, et défendu des instruments tout aussi sophistiqués pour les évaluer. Il paraît que c’est pour notre bien. Comme c’est le contribuable qui paierait la note en cas d’accident, il est permis d’en douter.


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