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Pourquoi le retour de l'inflation n'est plus possible

Publié le mardi 9 janvier 2018 . 4 min. 53

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Il existe deux visions des choses aujourd’hui concernant la croissance et l’inflation. Dans la vision classique, c'est business as usual : la croissance est repartie sur la base d’un potentiel affaibli. Les capacités ont été laminées par la crise et sont déjà sous tension. Dans l’industrie, les goulets d’étranglement sont de plus en plus manifestes : tensions sur les capacités, difficultés de recrutement, etc. Et en arrière-plan de tout cela, la montagne de liquidités héritées du quantitative easing. Les risques d’un retour de l’inflation sont maximaux, surtout si la BCE reste cramponnée à son objectif de normalisation de l’inflation.


Deuxième point de vue : nous avons changé de régime de croissance et le lien traditionnel entre croissance, chômage et inflation est définitivement rompu. Non, les montagnes de liquidité émises par les banques centrales ne vont pas se convertir en inflation, du moins pas sur le marché des biens et des services. Pourquoi ? Pour des raisons d’ordre structurel.


L'inflation tend à s'éroder sur le marché des biens et services


D’abord le phénomène n’est pas nouveau. Il s’est installé graduellement dans le paysage et, cycle après cycle, l’inflation tend à s’éroder sur le marché des biens et des services. Les cycles de l’inflation demeurent, mais très écrasés et centrés sur 1 ou 2% en zone euro ou aux États-Unis. Difficile alors de se référer à une régularité passée pour évoquer un risque imminent de retour de l’inflation. Seuls demeurent des cycles amples sur les ressources rares, les matières premières ou agricoles, dont l’offre ne se décrète pas. Mais cette instabilité est de moins en moins transmise aux autres prix, et les entreprises les absorbent à travers une multitude d’instruments sur lesquels nous reviendrons.


Pourquoi absorbent-elles les coûts ? Parce que la concurrence devient de plus en plus intense, décennie après décennie. D’abord du fait de l’ouverture croissante des marchés et de la prolifération de concurrents venus de pays à faibles coûts. Ensuite parce que la transformation numérique participe très largement à l’intensification de la concurrence, à tous les niveaux.


• L’irruption de business modèles low cost est un pur produit du numérique, et met sous pression un nombre croissant de secteurs.


• Les possibilités de pratiquer des enchères inversées, auprès d’un nombre croissant de fournisseurs et de prestataires de plus en plus lointains, sont aussi démultipliées grâce aux plateformes numériques. Ce qui maintient une pression permanente sur les salaires ou sur les prix des sous-traitants.


• Les entreprises sont, elles-mêmes, de moins en moins contraintes par la rigidité des coûts et des salaires. Plutôt que de s’engager dans des processus problématiques de renégociation, elles disposent de nombreuses options alternatives pour casser les prix : appel à des prestataires externes en freelance, modulation de la partie variable des rémunérations, report sur la sous-traitance, etc. Ce qui fait que presque tout est régi par une relation client-fournisseur de plus en plus malléable, même au sein de l’entreprise.


Les facteurs de pression sur les prix et les salaires sont structurels


Soumises à cette concurrence, les entreprises sont en lutte pour maintenir leur part de marché. Et elles tendent alors à convertir leurs gains de productivité en baisse de prix. Ou en constance des prix à qualité croissante, ou encore en développement de la face gratuite de leur modèle d’affaire. Ce qui est une autre manière de maintenir le prix à qualité croissante, puisque ce faisant, pour le même tarif, elles enrichissent leurs prestations.


Je pourrais encore allonger la liste des facteurs de pression sur les prix. Ce sont des facteurs structurels qui ne sont pas près de changer. Qui plus est, nos instruments de mesure traditionnels, en sous-estimant l’apport qualitatif du numérique, sous-estiment très probablement la baisse réelle des prix unitaires.


Alors certes, il y aura ça et là des tensions, là où les compétences se font rares. Les prix ne resteront pas totalement inertes. Mais, si la liquidité doit se convertir en inflation, c’est du côté des prix des actifs qu’il faut regarder. Pas de celui des biens et des services.


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