De l'intelligence des données à l'expertise augmentée
Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
RESEARCH
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Dans les années 1990, le monde de la stratégie d’entreprise a été secoué par trois penseurs de renommée mondiale. Ces professeurs ont bousculé les certitudes établies, posant une question audacieuse : la stratégie d'entreprise est-elle encore pertinente ?


C’est l’entrée dans l’ère de l’agilité et du chaos structuré. On doit à Kathleen Eisenhardt, de Stanford, de poser la question de l’agilité, et l’introduction du concept de « chaos structuré » dans son ouvrage Competing on the Edge. Son message ? L’agilité prime sur la planification rigide. Elle a étudié l'industrie des semi-conducteurs et en a tiré des leçons simples : prenez des décisions rapides avec ce que vous avez, expérimentez en permanence et accueillez la diversité des opinions. Pour Eisenhardt, le secret de la survie réside dans la capacité à s’adapter instantanément, sans s’encombrer de plans rigides.


Vient également la question de l’Illusion du contrôle. C’est Henry Mintzberg, professeur à McGill, qui a de son côté démystifié la planification stratégique dans The Rise and Fall of Strategic Planning. Selon lui, planifier, c’est se bercer d’illusions. La stratégie, affirme-t-il, n’est pas un plan qu’on applique, mais un processus émergent, façonné par les actions quotidiennes et les ajustements en temps réel. Il exhorte les entreprises à rester attentives aux opportunités imprévues, plutôt qu’à s’accrocher à des schémas prédéfinis.


Est alors venu l’ère de la réinvention permanente avec la notion d’Hypercompétition. Richard D’Aveni, de Dartmouth College, dans son ouvrage Hypercompetition, nous suggère un univers concurrentiel où les avantages compétitifs fondent comme neige au soleil. Sa solution ? La réinvention constante. Dans ce combat sans fin, il faut savoir brûler ses propres vaisseaux pour survivre, se réinventer avant que les concurrents ne vous détruisent. La lutte perpétuelle devient la norme, et la flexibilité, une nécessité.


L’Illusion de la réactivité est en effet un piège dangereux. Ces trois approches, aussi diverses soient-elles, convergent vers une conclusion commune : la stratégie n'est plus qu'une réaction. La planification devient secondaire face à l’agilité, l’apprentissage et l’innovation frénétique. Pourtant, cette vision semble ignorer une réalité fondamentale : l'entreprise est plus qu'une simple réponse aux forces extérieures. Elle a une histoire, une identité, des choix qui ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la réactivité.


Et pourtant, le retour à la vision stratégique est indispensable.  La crise  climatique et l’ascension fulgurante de l’IA générative ne sont pas simplement des défis à surmonter, mais des ultimatums à l’intelligence collective des entreprises. L’obsession contemporaine pour l’agilité et la réaction instantanée est une voie rapide vers l’insignifiance. Ceux qui persistent à croire que l’innovation frénétique suffira à sauver leur peau se bercent d’illusions dangereuses. L’analyse stratégique, longtemps reléguée au second plan par des pseudo-gourous de l’agilité, doit revenir en force. L’avenir ne se construira pas en répondant aux caprices du présent, mais en imposant une vision claire et audacieuse, enracinée dans une ambition durable. Nous ne sommes plus dans l’ère des coups tactiques et de la guérilla concurrentielle : les entreprises font face à des ruptures aux conséquences profondes et durables. Il est temps de revenir à une véritable stratégie d'entreprise.

Références
• Shona L. Brown et Kathleen M. Eisenhardt. Competing on the Edge: Strategy as Structured Chaos. Harvard Business School Press, 1998. Disponible sur :
https://www.amazon.com/Competing-Edge-Strategy-Structured-Chaos/dp/0875847544
• Henry Mintzberg. The Rise and Fall of Strategic Planning: Reconceiving Roles for Planning, Plans, Planners. Free Press, 1994. Disponible sur : https://www.amazon.com/Rise-Fall-Strategic-Planning-Reconceiving/dp/0029216052
• Richard D’Aveni. Hypercompetition: Managing the Dynamics of Strategic Maneuvering. Free Press, 1994. Disponible sur : https://www.amazon.com/Hypercompetition-Managing-Dynamics-Strategic-Maneuvering/dp/0029069386


Publié le vendredi 27 septembre 2024 . 3 min. 54

x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :