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La finance occupe une place singulière dans l’imaginaire collectif. Synonyme de richesse, de pouvoir et d’opportunités, elle suscite à la fois l’admiration et la répulsion. Depuis les marchands florentins de la Renaissance jusqu’à Wall Street aujourd’hui, la finance n’a cessé de cristalliser à la fois le désir des uns et la haine des autres. Mais pourquoi cette double polarité ? Parce qu’elle touche à ce que l’humanité a de plus universel : le désir de puissance, la dynamique des inégalités et la peur de l’injustice.
L’attrait irrésistible de l’argent
D’abord, la finance fascine parce qu’elle repose sur les droits de propriété privée, cœur du capitalisme, et incarne l’espoir de l’ascension sociale. Dans une société où l’argent est à la fois une unité de mesure et un vecteur de réalisation personnelle, la finance ouvre les portes d’un monde de possibles. Depuis les premières banques vénitiennes jusqu’à la Bourse de New York, les grandes institutions financières sont perçues comme des temples de prospérité. L’argent n’est pas qu’un moyen d’échange : il devient un rêve collectif, un levier pour changer son destin, ou même une fin en soi. Cette dynamique est alimentée par des figures mythiques, des Rockefeller jusqu’à Musk, qui incarnent la promesse d’un enrichissement sans limite.
La finance, terreau du désir mimétique et des inégalités
Pourtant, cette même finance alimente la haine, car elle repose sur une dynamique d’inégalité structurelle inhérente aux droits de propriété privés. Le capitalisme stimule en effet ce désir mimétique théorisé par René Girard : chacun désire ce que l’autre possède, alimentant rivalités et tensions. La finance devient alors le théâtre d’une compétition effrénée, exacerbée par la concentration des ressources. Après la crise de 2008, la colère populaire s’est cristallisée contre les banques et les traders, devenus des boucs émissaires, accusés d’avoir joué avec l’économie mondiale au détriment des plus faibles. L’idée que certains puissent s’enrichir de manière « imméritée », ou grâce à des mécanismes complexes qui échappent au commun des mortels, nourrit un ressentiment profond. La finance, loin d’être neutre, est le révélateur des contradictions du système.
Une dialectique universelle
La finance ne se contente pas de gérer les flux monétaires : elle façonne les rapports sociaux en reproduisant une dynamique d’inégalités. Elle est le miroir des aspirations humaines, mais également de leurs contradictions. Là où elle offre des perspectives de croissance et d’innovation, elle expose aussi les inégalités flagrantes et les abus. Cette ambivalence explique pourquoi la finance est toujours au cœur des débats, oscillant entre réhabilitation et condamnation.
La finance, miroir de nos passions
La finance provoque le désir parce qu’elle promet l’émancipation, la puissance et le pouvoir. Elle suscite la haine parce qu’elle exacerbe les inégalités et cristallise les frustrations. Cette tension, inhérente à la propriété privée et au désir mimétique qu’elle alimente, est au cœur du capitalisme. Comprendre cette dialectique, comme nous y invite Girard, c’est comprendre un pan essentiel de l’histoire humaine et des passions qui la traversent.
Références
• Girard, R. (1978). Des choses cachées depuis la fondation du monde. Grasset. https://www.grasset.fr/livre/des-choses-cachees-depuis-la-fondation-du-monde-9782246618416/
L’attrait irrésistible de l’argent
D’abord, la finance fascine parce qu’elle repose sur les droits de propriété privée, cœur du capitalisme, et incarne l’espoir de l’ascension sociale. Dans une société où l’argent est à la fois une unité de mesure et un vecteur de réalisation personnelle, la finance ouvre les portes d’un monde de possibles. Depuis les premières banques vénitiennes jusqu’à la Bourse de New York, les grandes institutions financières sont perçues comme des temples de prospérité. L’argent n’est pas qu’un moyen d’échange : il devient un rêve collectif, un levier pour changer son destin, ou même une fin en soi. Cette dynamique est alimentée par des figures mythiques, des Rockefeller jusqu’à Musk, qui incarnent la promesse d’un enrichissement sans limite.
La finance, terreau du désir mimétique et des inégalités
Pourtant, cette même finance alimente la haine, car elle repose sur une dynamique d’inégalité structurelle inhérente aux droits de propriété privés. Le capitalisme stimule en effet ce désir mimétique théorisé par René Girard : chacun désire ce que l’autre possède, alimentant rivalités et tensions. La finance devient alors le théâtre d’une compétition effrénée, exacerbée par la concentration des ressources. Après la crise de 2008, la colère populaire s’est cristallisée contre les banques et les traders, devenus des boucs émissaires, accusés d’avoir joué avec l’économie mondiale au détriment des plus faibles. L’idée que certains puissent s’enrichir de manière « imméritée », ou grâce à des mécanismes complexes qui échappent au commun des mortels, nourrit un ressentiment profond. La finance, loin d’être neutre, est le révélateur des contradictions du système.
Une dialectique universelle
La finance ne se contente pas de gérer les flux monétaires : elle façonne les rapports sociaux en reproduisant une dynamique d’inégalités. Elle est le miroir des aspirations humaines, mais également de leurs contradictions. Là où elle offre des perspectives de croissance et d’innovation, elle expose aussi les inégalités flagrantes et les abus. Cette ambivalence explique pourquoi la finance est toujours au cœur des débats, oscillant entre réhabilitation et condamnation.
La finance, miroir de nos passions
La finance provoque le désir parce qu’elle promet l’émancipation, la puissance et le pouvoir. Elle suscite la haine parce qu’elle exacerbe les inégalités et cristallise les frustrations. Cette tension, inhérente à la propriété privée et au désir mimétique qu’elle alimente, est au cœur du capitalisme. Comprendre cette dialectique, comme nous y invite Girard, c’est comprendre un pan essentiel de l’histoire humaine et des passions qui la traversent.
Références
• Girard, R. (1978). Des choses cachées depuis la fondation du monde. Grasset. https://www.grasset.fr/livre/des-choses-cachees-depuis-la-fondation-du-monde-9782246618416/
Publié le mardi 11 février 2025 . 3 min. 32
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