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Alors que l’action rapide et réactive est partout brandie comme une vertu, avez-vous le cran de ne rien faire ? Tandis que la majorité des dirigeants s’agitent pour prouver leur efficacité, les vrais stratèges savent que l'inaction est au contraire souvent l’atout le plus puissant.


L’impulsivité, c’est l’ennemi caché de la stratégie. Sous cette apparence séduisante, elle cache un piège mortel pour la stratégie d’entreprise. Comme le souligne Michael Porter dans son célèbre article What Is Strategy? publié il y a 30 ans dans la Harvard Business Review, l’essence de la stratégie réside dans le choix de ce qu'il ne faut pas faire, ce qui inclut la discipline de savoir parfois s'abstenir. L’impatience conduit en effet à agir précipitamment sous la pression des résultats immédiats ou des attentes. Cependant, un produit lancé trop tôt, une décision prise sans réflexion approfondie, une restructuration précipitée peuvent avoir des conséquences désastreuses.


La clé, c’est de laisser le temps travailler pour vous. L'attente permet de mieux comprendre les dynamiques à l'œuvre. La patience stratégique ne se traduit donc pas par une inaction totale, mais plutôt par une observation active et délibérée. Attendre permet à une situation de se clarifier, aux tendances du marché de se confirmer, ou à des opportunités inattendues de se manifester. Richard Rumelt, dans l’ouvrage Good Strategy Bad Strategy: The Difference and Why It Matters insiste sur le fait qu'un vrai stratège comprend la puissance de l'inaction. Attendre, observer, laisser les choses se décanter peut sembler contre-intuitif quand tout va à 1000 à l’heure. Mais le véritable pouvoir tient souvent dans cette capacité à se tenir en retrait, à laisser les opportunités se présenter d’elles-mêmes, et à frapper au moment idéal.


Comprenons-nous bien, ceci n’est pas un appel paresseux à ne rien faire mais bien à transformer l’inaction en source d’avantage concurrentiel. Quand la rapidité devient l’obsession de tous, avoir le courage de ralentir est un acte de rébellion stratégique. Elle permet de prendre des décisions plus judicieuses, fondées sur une analyse approfondie plutôt que sur l’urgence. Pankaj Ghemawat, dans son article Distance Still Matters: The Hard Reality of Global Expansion publié aussi dans la Harvard Business Review, souligne que la retenue stratégique, la capacité d'attendre et d'observer, est souvent sous-estimée dans le management. Parce que savoir faire preuve de patience stratégique confère un avantage concurrentiel décisif en évitant de confondre vitesse et précipitation.


La patience stratégique est en effet l’arme de ceux qui refusent de se laisser dicter leur agenda par les attentes externes. Comme le note Jim Collins dans son ouvrage Good to Great: Why Some Companies Make the Leap and Others Don’t, les grands leaders savent quand se retenir, permettant ainsi à leur vision stratégique de se déployer naturellement sans intervention inutile. Autrement dit, la patience stratégique n’est pas une passivité, mais un choix réfléchi. La patience stratégique ce n’est pas de l’inaction ; c’est de la force pure.


Alors que l’action permanente n’est bien souvent que de l’agitation et du « bougisme », il y a urgence à rappeler que bien souvent, en stratégie, la sagesse ne réside pas dans l'agitation mais dans la maîtrise suprême de l'art de la retenue.

Références
Collins, J. (2001). Good to Great: Why Some Companies Make the Leap and Others Don’t. HarperBusiness. URL:
https://www.amazon.com/Good-Great-Some-Companies-Others/dp/0066620996
Ghemawat, P. (2001). Distance Still Matters: The Hard Reality of Global Expansion. Harvard Business Review, 79(8), 137-147. URL:
https://hbr.org/2001/09/distance-still-matters-the-hard-reality-of-global-expansion
Porter, M. E. (1996). What Is Strategy? Harvard Business Review, 74(6), 61-78. URL: https://hbr.org/1996/11/what-is-strategy
Rumelt, R. P. (2011). Good Strategy Bad Strategy: The Difference and Why It Matters. Crown Business. URL: https://www.amazon.com/Good-Strategy-Bad-Difference-Matters/dp/0307886239


Publié le vendredi 11 octobre 2024 . 4 min. 18

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