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Le diktat du FT sur le classement des écoles de commerce

Publié le mardi 5 novembre 2019 . 4 min. 31

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Le classement des masters en management du Financial Times est toujours attendu avec craintes et espoirs. Et pourtant, il couronne toujours les mêmes grands gagnants : en 2019, HEC, Essec et ESCP Europe monopolisent encore 3 des 5 premières places du palmarès, aux côtés de l’université suisse de Saint Gall, numéro un, de la London Business School, 3ème ex-aequo avec l’Essec.


De même, les écoles françaises continuent à jouir d’une domination sans partage : un master sur quatre de ce Top 100 est toujours français, pendant que les autres se partagent entre 16 pays de l’Union européenne ainsi que la Suisse, la Norvège, le Canada, l’Australie, la Chine, Singapour et Taïwan ! Avec un tel niveau, peu importe que le rang des écoles françaises soit un peu différent de celui auquel nous avaient habitué les classements hexagonaux : dans le FT, le trio de tête français est suivi par Skema (12 ème au palmarès du FT), l’Edhec (19ème), l’Iéseg et l’IAE Aix-Marseille (33ème ex-aequo). On pourra s’étonner que soient relégués plus loin l’EM Lyon (40ème), Neoma (43ème) , Audencia (46ème), Grenoble Ecole de Management (47ème) ou Kedge (49ème)…


Des chiffres à relativiser


Certes, l’honneur national est sauf ! Mais gare aux effets d’optique ! D’abord, il y a 100 récompensés mais il y avait seulement 111 candidats, ce qui relativise un peu les exploits des uns et des autres.


Ensuite, on peut s’interroger sur les choix faits par le FT… Prenons par exemple les salaires, un critère très important dans ce palmarès : 20% de la note attribuée par le FT à chaque master dépend du salaire de ses diplômés trois ans après leur sortie et 10% de la progression depuis le premier salaire, qui d’ailleurs n’est pas publiée. Le FT nous indique donc que trois ans après avoir terminé leur formation, les diplômés d’HEC gagneraient 107 381 dollars par an, en moyenne, ceux de l’Essec 99 967 dollars, et les diplômés d’ESCP Europe 84 836 dollars. Des chiffres étonnants qui devraient faire fuir beaucoup de recruteurs, même pour des écoles d’excellence.


Une question de méthodologie


Mais à y regarder de plus près la méthodologie affichée par le FT, on apprend que le quotidien de la City retraite les réponses reçues des anciens élèves : sont par exemple exclus les diplômés du secteur public et des organismes à but non-lucratif. Et puis, des pondérations sont effectuées en fonction des secteurs d’activité. Selon quels critères ? Mystère ! Mais on sait par des témoignages que les anciens élèves les mieux payés sont mobilisés par leur école d’origine pour bien répondre.


La comparabilité des échantillons de répondants reste finalement à prouver, le Financial Times exigeant un taux minimum de réponse de 20% parmi les anciens élèves, avec un minimum de 20 réponses. D’autant que les effectifs des différents cursus varient énormément : de 37 étudiants suivant l’an dernier le master de management de l’université de Lancaster (79 ème du classement) à 1 316 étudiants la même année au sein du master en management de l’EM Lyon (40ème).


Bien sûr, il y a aussi un cocktail de 15 autres critères, qui vont du pourcentage de docteurs à la mobilité internationale, voire la satisfaction d’avoir réalisé ses objectifs personnels. Il reste que les choix faits par le FT peuvent se discuter….


Un classement aussi normatif que performatif


Bien qu’il soit subjectif par construction, on s’arrache néanmoins ce classement, si bien qu’il est de fait très normatif : on comprend les efforts des 25 établissements français pour se couler dans le moule défini par le célèbre quotidien des milieux d’affaires, et tenter de cocher toutes les cases des fameux critères. Difficile dans ces conditions de cultiver l’originalité.


Surtout, comme le classement du FT fait, à tort ou à raison, autorité, il est aussi normatif que performatif. Cela signifie tout simplement qu’il produit des effets auto-réalisateurs : être bien classé, c’est un précieux coup de pouce pour obtenir des financements, attirer les meilleurs professeurs, et aussi les élèves les plus ambitieux alléchés par la réputation, les promesses de brillantes carrières et des salaires élevés à la sortie, tout cela s’enchainant dans un cercle vertueux. Alors, il faut bien l’avouer : quelles que soient les critiques, les injustices et les grincements de dents, la plupart des écoles jouent le jeu, avec bien d’autres enjeux : par exemple, justifier l’augmentation des droits d’inscription, ou mobiliser sa marque pour commercialiser des formations dérivées et moins sélectives.


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