Le marché hospitalier a renoué avec la croissance en 2019. Valorisées en prix réel, les ventes de médicaments hospitaliers s'élevaient à 7,8 Md€. Des effets de périmètre avaient pénalisé le marché en 2018 avec la distribution directe de spécialités dans les officines urbaines. Mais cet impact se dissipe peu à peu et le nombre de lancements de nouveaux médicaments reste soutenu, notamment dans les domaines de la médecine de spécialité, de l’immunothérapie et de l’oncologie.
Si les fondamentaux du marché restent solides à moyen terme selon l’étude Xerfi-Precepta, de nombreuses évolutions sont à prévoir. Car les régulateurs multiplient les pistes et les expérimentations sur les modèles de tarification et de financement des médicaments innovants, dont la principale porte d’entrée reste les établissements de santé. En clair, le médicament hospitalier ne sera pas épargné par les mesures de maîtrise des dépenses de santé. De surcroît, la professionnalisation des achats au sein des groupements hospitaliers de territoire va inévitablement s’accélérer. Des baisses de prix de cession pour les médicaments rétrocédables et de tarifs de responsabilité pour les produits de la liste en sus sont une nouvelle fois à attendre. En parallèle, la menace de nouveaux entrants s’accélère. Dans le sillage des pertes de brevets de médicaments biologiques, les lancements de copies se multiplient, comme les biosimilaires, qui ont déjà confirmé leur percée. Premier circuit de distribution de biosimilaires depuis 2017, l’hôpital a représenté plus de 60% des ventes en 2019 selon nos premières estimations, prouvant sa capacité à rapidement absorber ces nouveaux produits.
Résultat, les laboratoires pharmaceutiques doivent d'urgence anticiper et s'adapter à ces mutations au risque de s'exposer à une baisse généralisée des prix. Les pistes de rebond sont nombreuses à commencer par l’optimisation du parcours de soins des patients. Les laboratoires peuvent en effet contribuer à améliorer ce parcours, du premier rendez-vous médical jusqu’à la prise ponctuelle de médicaments en aval d’une hospitalisation par exemple. Dans ce cadre, la collecte et le traitement de données en vie réelle sont appelées à jouer un rôle central... Autre levier d’amélioration du parcours de soins : la collaboration entre laboratoires et établissements de santé. En nouant des partenariats avec les équipes de soins, les fabricants de médicaments pourraient contribuer à optimiser la chaîne de soins en hôpital. Au-delà des objectifs d’ordre médical, ces partenariats visent à améliorer la prise en charge du patient et donc à rationaliser les coûts. Resserrer les liens avec les fournisseurs permet à cet effet d’améliorer l’efficience et la performance des achats hospitaliers. Du point de vue des laboratoires, ces partenariats ouvrent des opportunités immenses, en particulier pour optimiser les ventes et les stocks et donc la logistique.
Publié le mardi 11 février 2020 . 3 min. 03
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