Les nouveaux moyens de paiement gagnent du terrain. Le paiement par carte bancaire sans contact est aujourd’hui rentré dans les mœurs, avec 30 Md€ de transactions effectués en 2019. Les Français sont aussi de plus en plus nombreux à adopter le paiement en ligne par portefeuille électronique ou wallet. Le paiement mobile sans contact, encore marginal, voit lui le nombre de terminaux de paiement dédiés se généraliser progressivement. Après l’envol du e-commerce, le commerce mobile devient pour sa part une tendance de fond. Et s’il faut du temps pour que les nouvelles solutions soient acceptées à la fois des utilisateurs et des autorités régulatrices, de nombreuses innovations technologiques confirment leur légitimité. Biométrie, QR code et blockchain multiplient en effet les expériences de paiement, notamment au niveau transfrontalier, tout en assurant une plus grande sécurité.
C’est dans ce contexte que plusieurs projets innovants ont récemment fait parler d’eux. C’est le cas des projets de monnaies virtuelles des géants du numérique comme Gram de Telegram et surtout Libra de Facebook. Au-delà de réduire les coûts des transactions, le réseau social veut surtout faire main basse sur les données pour mieux nourrir son cœur de métier. Mais leurs ambitions pourraient vite se réduire suite aux levées de boucliers des pouvoirs publics et de la sphère bancaire. La lente adoption des solutions de paiement mobile comme Apple Pay et Google Pay prouve en effet que le monopole des établissements financiers sur les transactions des particuliers prendra du temps, beaucoup de temps à s’ouvrir à la concurrence… La véritable menace à court terme pour les banques semble plutôt venir des fintech spécialisées dans les services de paiement aux professionnels. Le succès des plateformes d’acceptation de transaction en ligne comme Adyen ou Stripe ainsi que les méga-fusions comme Fiserv-First Data ou Worldpay-FIS sont d’ailleurs les premiers signes des nouveaux rapports de force à l’œuvre dans le paiement BtoB.
En vérité, la révolution du paiement alternatif n’aura pas lieu ou alors elle sera circonscrite à un segment de marché. La carte bancaire devrait en effet rester le premier moyen de paiement en France ces prochaines années selon l’étude Xerfi-Precepta. Toujours aussi plébiscitée des consommateurs et commerçants, elle reste d’autant plus attractive avec l’adoption d’innovations sécurisantes comme l’intégration d’un capteur biométrique ou d’un code de sécurité dynamique. Pour se faire une place, les nouvelles formes de paiement devront alors au moins aussi bien que la carte bancaire en matière d’efficacité, de facilité d’utilisation, d’universalité de la solution et de sécurité. L’émergence de moyens de paiement alternatifs dépendra également de la rapidité de diffusion des modes d’achats et des technologies, ce qui rend au final le jeu concurrentiel très ouvert pour les acteurs de ce marché… Mais seulement dans une perspective de long terme…
Publié le lundi 2 mars 2020 . 6 min. 44
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