Depuis les années 2020, le marketing d’influence a connu une véritable révolution. Fini le temps où seules les célébrités dictaient vraiment les tendances : nous assistons à une démocratisation de l’influence où de simples blogueurs culinaires, passionnés de mode ou experts en bricolage peuvent devenir des leaders d’opinion influents. Cette transformation a donné naissance aux KOL (Key Opinion Leaders), ces personnalités ordinaires qui ont su gagner la confiance de leur communauté par leur authenticité et leur expertise dans des domaines spécifiques ou niches.
Aujourd'hui, les entreprises adaptent leurs stratégies en conséquence. Elles privilégient de plus en plus les partenariats avec des micro-influenceurs - ceux comptant entre 10 000 et 100 000 abonnés - réputés plus authentiques et proches de leur audience, plutôt qu’avec les macro-influenceurs dépassant le million d'abonnés. Cette approche permet en effet un engagement plus élevé et une meilleure conversion, tout en étant plus accessible financièrement.
Pourtant, une étude publiée en 2023 dans le Journal of Business Research devrait bousculer nos certitudes en marketing d’influence. Contre toute attente, elle révèle que l’achat de faux abonnés - pratique largement décriée - pourrait bien être plus efficace qu’on ne le pensait. Cette découverte met en lumière ce que les chercheurs appellent « l’effet du simple nombre » : les consommateurs perçoivent un influenceur comme plus puissant simplement parce qu’il affiche un grand nombre d’abonnés, même lorsqu’ils savent que certains sont artificiels.
Cette réaction s’explique par notre tendance naturelle à associer popularité et statut social. Le nombre d’abonnés sert de raccourci mental pour évaluer l’influence potentielle d’une personnalité. C’est un biais cognitif profondément ancré : nous percevons comme plus attractifs ceux qui occupent une position centrale dans leur réseau social.
L’étude confirme cette hypothèse de manière robuste. Même lorsque les participants étaient explicitement informés de la présence de faux comptes, leur perception du pouvoir d’influence restait positivement corrélée au nombre total d’abonnés. Nous sommes ainsi très loin de l’idée selon laquelle l’achat de followers nuirait à la crédibilité.
Cependant, cette stratégie n’est pas infaillible. Une variable vient modérer cet effet : l’expertise démontrée de l’influenceur. Quand un créateur de contenu fait preuve d’une expertise reconnue dans son domaine, les consommateurs se fient moins au simple décompte d’abonnés pour évaluer son influence.
Ces résultats révèlent un paradoxe troublant : dans un marché qui prône l’authenticité, la tromperie peut paradoxalement fonctionner. Elle explique la persistance de pratiques que l’on croyait contre-productives et remet en question notre compréhension des mécanismes de persuasion digitale. Pour les marques, ces insights suggèrent qu’elles doivent affiner leurs critères de sélection d’influenceurs en ne se fiant pas uniquement aux métriques de surface. L’expertise et la notoriété réelle restent les seuls remparts contre cet effet de nombre trompeur.
Aujourd'hui, les entreprises adaptent leurs stratégies en conséquence. Elles privilégient de plus en plus les partenariats avec des micro-influenceurs - ceux comptant entre 10 000 et 100 000 abonnés - réputés plus authentiques et proches de leur audience, plutôt qu’avec les macro-influenceurs dépassant le million d'abonnés. Cette approche permet en effet un engagement plus élevé et une meilleure conversion, tout en étant plus accessible financièrement.
Pourtant, une étude publiée en 2023 dans le Journal of Business Research devrait bousculer nos certitudes en marketing d’influence. Contre toute attente, elle révèle que l’achat de faux abonnés - pratique largement décriée - pourrait bien être plus efficace qu’on ne le pensait. Cette découverte met en lumière ce que les chercheurs appellent « l’effet du simple nombre » : les consommateurs perçoivent un influenceur comme plus puissant simplement parce qu’il affiche un grand nombre d’abonnés, même lorsqu’ils savent que certains sont artificiels.
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Cependant, cette stratégie n’est pas infaillible. Une variable vient modérer cet effet : l’expertise démontrée de l’influenceur. Quand un créateur de contenu fait preuve d’une expertise reconnue dans son domaine, les consommateurs se fient moins au simple décompte d’abonnés pour évaluer son influence.
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Publié le lundi 30 juin 2025 . 4 min. 22
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