Faire face à la mort d’un collègue

C’est le retour du w-end. Un silence étrange bruisse dans les couloirs de l’entreprise. Vos managers sont consternés. Votre collègue vient de mourir. Impossible d’allumer votre ordinateur quand les souvenirs bien vivants font surface dans votre mémoire. Impossible de ne pas être touché par les visages des autres, qui se déforment du fait des émotions.

La mort reste un sujet complexe dans nos sociétés, car elle provoque un désordre social. Mais, elle l’est d’autant plus quand elle jaillit dans un milieu non dédié a priori à accueillir ce moment de la vie, en l’occurrence l’entreprise. Comment y faire face quand on est manager ?

 Il convient tout d’abord de comprendre ce que la mort peut signifier pour nous.

Tout d’abord, la mort rappelle à tout un chacun qu’il est mortel, que le processus biologique commun à tous est ponctué par un point silencieux dont il convient, cependant, de parler pour mieux le comprendre.

Ensuite, même si la Mort en soi n’existe pas car elle est une notion, elle s’incarne pour autant dans des décès de personnes bien réelles. Le choc est différent s’il s’agit d’une personne âgée, malade, d’une personne ayant des enfants à charge, ou bien si la mort survient en raison d’un accident ou d’un suicide. La représentation que l’on a alors de ce décès particulier diffère, ce qui appelle des actions spécifiques. 

Enfin, face à la Mort, le groupe a besoin d’être visible et de se sentir vivant et fort, d’où certaines pratiques qui se pensent en collectif, notamment lors des funérailles.

Quand un tel événement douloureux et injuste survient en entreprise, un manager doit agir.

Premièrement, le manager doit communiquer. Il a souvent la responsabilité d’annoncer la nouvelle aux collègues les plus proches en premier, dans l’idéal de manière personnelle et de visu, en prenant le temps nécessaire. Pour les autres collègues, une communication écrite est souvent plus adaptée.

Deuxièmement, un espace de communication doit être proposé à chaque collègue, y compris au manager lui-même. Un professionnel extérieur à l’entreprise peut jouer ce rôle et accueillir la parole. Peuvent être aussi proposés des moments de communion pour tous, la création d’un livre du souvenir, et pourquoi pas d’un événement en mémoire de la personne, que ce soit un événement sportif, culturel ou encore écologique en plantant des arbres et des fleurs.

Parler de la mort sur le lieu de travail n’est évidemment pas simple. Pour éviter d’être pris au dépourvu, un manager a dès lors intérêt à anticiper de tels moments de la vie en société. C’est une manière de témoigner à ses collègues de sincères égards dès aujourd’hui pour exprimer une plus grande humanité demain.