Que celui qui n’a jamais vu s’échapper de sa bouche un gros mot alors qu’il était sur son lieu de travail, lève la main… ! Personne ? Et oui, cela arrive à tous les humains de dire des gros mots !
Je ne vais pas en lister ici évidemment, sauf à reprendre les mots de Georges Brassens, quand il chante « Les scrogneugneux et les bigres et les bougres ». Il est vrai que la ronde des jurons est grande. Ces mots fleuris sont même l’objet d’études scientifiques par la discipline appelée la malédictologie.
Cela étant, pourquoi le langage ordurier fait-il parfois son apparition dans l’espace de l’entreprise ?
Tout d’abord, le gros mot n’a pas tout le temps la même fonction. Un juron exprime une émotion, soulage notre cœur, tandis que l’insulte est adressée à une personne précise que l’on veut provoquer ou surprendre.
Ensuite, le gros mot est un moyen de s’affirmer, en transgressant l’interdit de le dire. C’est une libération, et en même temps un enfermement car il culpabilise le locuteur du fait même du sens du mot.
Enfin, des études montrent qu’un gros mot offrirait un exutoire à l’agressivité et atténuerait le stress et la douleur perçue. Il nous permettrait d’endurer plus longtemps une situation désagréable.
Ce cadre posé, comment réagir lorsqu’un gros mot survient dans l’entreprise ?
Premièrement, il convient de prendre le temps d’analyser le contexte dans lequel il est prononcé. Est-ce qu’il est destiné à une personne afin de l’humilier ? Est-ce que c’est induit par un événement stressant ou douloureux ?
Deuxièmement, il faut bien écouter l’intonation de la voix. En effet, des petits noms d’oiseaux sont parfois l’expression d’une forme d’affection dans certaines régions, qui n’a rien d’agressif en soi.
Troisièmement, un gros mot, sans être vulgaire, peut être l’expression d’un jeu de mots drôle, qui a pour ambition de détendre l’atmosphère par le rire.
Dans de tels cas de figure, il est a priori peu pertinent de réagir.
En revanche, quand le gros mot est répété au point de rendre la communication difficile entre collègues et de créer des tensions sociales, s’il gêne le déroulé d’une réunion avec des partenaires ou des clients, le droit du travail rappelle que les propos injurieux ne correspondent pas à l’exécution dite normale du contrat de travail.
Et cela vaut pour les collaborateurs comme pour le manager. Sous certaines conditions, proférer des insultes peut être même une cause de licenciement ou être jugé comme du harcèlement moral.
Pour conclure, si bon nombre de « Gaulois de bon aloi, Du franc-parler suiv[ent] la loi », travaillons, malgré tout, à cultiver les mots pour qu’ils fleurent droit.
Publié le mardi 15 avril 2025 . 3 min. 02
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