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Réduire volontairement la durée de vie d’un produit pour accélérer le renouvellement de l’achat : c’est cela l’obsolescence programmée. Qu’il s’agisse d’accentuer la fragilité et l’usure d’un produit, d’en rendre le coût de réparation prohibitif voire impossible, ou encore d’en modifier le design, il s’agit encore et toujours de provoquer le renouvellement prématuré de l’achat et la surconsommation. L’histoire révèle de très nombreux cas célèbres d’obsolescence programmée : les ampoules électriques, les cartouches d’encre et toners, les machines à laver ou encore les produits high-tech.

 

Ces pratiques ne sont pas toujours faciles à détecter et à prouver. Mais elles font l’objet d’une attention croissante des pouvoirs publics. Ainsi, la notion d’obsolescence programmée est entrée en août 2015 dans le Code de la consommation français. Elle est même devenue un délit et toute entreprise décidant sciemment de réduire la durée d’utilisation de ses produits encourt une peine de deux ans d'emprisonnement et d’une amende pouvant s’élever à 5% du chiffre d'affaires annuel. On le devine : la principale difficulté demeure dans la capacité à démontrer le caractère intentionnel de la réduction de la durée de vie d’un appareil de la part de l’industriel, ainsi que sa volonté de nuisance.

 

L’obsolescence programmée est pourtant une stratégie marketing qui vient de loin. Ainsi, l’Américain Bernard London parlait déjà en 1932 de « planned obsolescence ». C’était selon lui une stratégie commerciale permettant de relancer la consommation et de sortir plus vite de la Grande dépression et de l’insuffisance de la demande aux Etats-Unis. L’auteur préconisait même aux gouvernements de mettre en œuvre, de manière organisée, une usure accélérée des équipements. Puis, dans les années 1950, la pratique de l’obsolescence programmée s’intéresse au design des produits. L’innovation dans la forme et le style doit alors stimuler le remplacement des produits par des offres plus récentes, aidés bien sûr par les effets de mode et la publicité. On parle alors d’obsolescence esthétique. C’est l’économiste Kenneth Galbraith qui va dénoncer toutes ces pratiques avec la publication de « La société d’abondance » en 1958, un ouvrage qui va connaître un grand succès international.

 

Aujourd’hui, la lutte est menée par de nombreuses associations, telles HOP, Halte à l’Obsolescence Programmée. Ces associations mettent l’accent sur les dégâts causés sur l’environnement (comme la pollution, le rejet de nombreux déchets ou l’épuisement de ressources naturelles), et sur la diminution artificielle du pouvoir d’achat des ménages. Concrètement, les actions pour lutter contre l’obsolescence programmée s’oriente sur trois axes principaux :


1- D’abord, informer et sensibiliser le grand public à cette problématique.


2- Ensuite, il y a les actions judiciaires des associations qui se portent en défense des consommateurs contre l’agissement de certaines grandes entreprises. L’association HOP a par exemple déposé une première plainte début septembre 2017 contre les fournisseurs d’imprimantes et de cartouches d’encre (Canon, HP, Brother et Epson) jugeant que ces derniers auraient employé des techniques de fabrication visant à raccourcir l’utilisation des cartouches et tampons d’impression. Ce fait d’actualité soulève d’ailleurs également la question de l’entente entre ces différents fournisseurs qui semblent avoir mis en œuvre simultanément de tels process de fabrication. D’autres procédures pourraient également concerner de nombreux autres biens de consommation : téléviseurs, smartphones ou électroménager.


3- Enfin, plusieurs propositions de solutions alternatives se développent pour provoquer des réactions à ces pratiques. Citons les plateformes d’échanges entre utilisateurs incitant à la réparation, la promotion de nouveaux modèles économiques fondés sur l’écoconception, l’élaboration de labels environnementaux prenant en compte la durée de vie du produit, ou encore le lobbying auprès du législateur pour allonger la durée de garantie des produits.


Publié le mercredi 8 novembre 2017 . 4 min. 16

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