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L'association Institut Xerfi et Xerfi Canal présente l'analyse de Christian Saint-Etienne, économiste, professeur au CNAM et co-président de l'Institut Xerfi

"L'iconomie est la caractérisation de l'économie résultant de la mutation du système technique qui s'est accélérée depuis les années 1980. Mais au-delà de la mutation du système technique, c'est un choix de société qui s'impose à nous. Voulons-nous une société de l'argent ou une société de l'excellence ? Ce n'est pas seulement une question philosophique. Elle est éminemment économique et politique.
Dans ce nouveau système technique, le cerveau d'œuvre remplace la main d'œuvre comme facteur de production clé. L'innovation doit intervenir en continu grâce à la mise en réseau des intelligences. Nous passons d'une économie hiérarchique de main d'œuvre à une iconomie relationnelle du cerveau d'œuvre.
Dans ce nouveau système de coproduction des richesses dans la recherche commune de l'excellence, le coût du travail est une composante importante de la compétitivité. Mais les capacités d'innovation et de relation de coproduction deviennent un élément décisif de cette compétitivité. Mettre en œuvre un management collaboratif fondé sur l'intelligence mutuelle des acteurs est donc au centre de l'iconomie. La mise en synergie des talents vise à résoudre les problèmes tout en réconciliant performance collective et accomplissement personnel. La séparation entre mérite individuel et collectif devient complexe, cette intrication devant être au cœur de la réflexion sur un nouveau contrat social.
Le rôle de l'entrepreneur dans cette mutation technique ""très technique"" est de réunir des compétences et des capitaux pour créer les business models permettant de fabriquer et de distribuer les nouveaux assemblages de produits et services qui caractérisent cette iconomie. L'entrepreneur n'est pas un héros solitaire mais celui qui rend possible la réunion des compétences et des capitaux qui engendre le processus créatif résultant de la fusion des talents réunis.
Le succès dans l'iconomie est donc le résultat d'une performance collective dans laquelle l'entrepreneur joue le rôle de l'enzyme qui catalyse les réactions créatives. Tout le système de rémunération des apports de compétences et de capitaux doit intégrer la nature du processus créatif dans l'iconomie. Il ne peut pas y avoir de ""winner takes all"" au risque de casser le processus. C'est pourquoi les talents doivent être associés aux gains de revenus mais aussi aux gains en capital, ce qui milite notamment pour un développement massif de l'actionnariat salarié dans l'iconomie.
Le lien entre performance et fiscalité est au cœur de la réussite de l'iconomie. Nous avons aujourd'hui le choix, en Europe, entre deux projets de société :
- une société d'inégalités croissantes dans laquelle l'argent possédé mesure la réussite et institue la puissance ;
- une société du nivellement dans laquelle l'État redistribue toutes les richesses au point d'en décourager la production ;
Le fait de favoriser une société dans laquelle le « meilleur rafle la mise » plutôt qu'une société dans laquelle le meilleur, au-delà d'une juste rémunération de ses mérites, partage le fruit du travail commun, conduit à instituer, non pas l'excellence et le dépassement de soi, mais l'argent comme principe d'organisation et but ultime de l'action humaine. Or, l'argent n'est pas un principe de croissance durable, car il appelle à mobiliser toujours plus de ressources pour accumuler toujours plus de biens matériels. La fiscalité qui organise une taxation raisonnable du travail et du patrimoine, à condition d'être bien construite pour ne pas décourager l'effort et la prise de risque, est un élément clé d'une société qui valorise l'excellence. Nous devons inventer une société de l'innovation et de la responsabilité, dans laquelle, sur la base d'une production matérielle compétitive, se construiraient conjointement l'enrichissement matériel, culturel et moral de l'homme et de la société. Or la nature des nouveaux équilibres de pouvoir et de création de richesses dans l'iconomie, fondés sur l'intelligence et la coopération, peut nous aider à progresser vers une société plus juste.
Simultanément, dans une iconomie entrepreneuriale, dont le moteur est l'innovation et la prise de risque, la progressivité de l'impôt doit intégrer le poids du risque pris par les entrepreneurs et les capitaux-risqueurs. De ce point de vue, il est dangereux de taxer violemment les plus-values sur actions des preneurs de risques dans l'iconomie : ces plus-values ne doivent pas être assimilées à une rémunération du capital de rentiers, comme dans le monde de la deuxième révolution industrielle, alors qu'elles sont la rémunération du travail et de la prise de risque des talents et des capitaux-risqueurs dans le monde de la troisième révolution industrielle.
Le fait que les dirigeants français n'aient pas conscience de la troisième révolution industrielle et des mutations qu'elle implique les empêche de comprendre la nature de l'iconomie, de son processus de création de richesses et de la fiscalité qui devrait en résulter.
En résumé,
- la nature de l'entrepreneur,
- la nature du processus créatif
- et la nature de la fiscalité
qui correspond à ces caractéristiques sont radicalement différentes dans les mondes des deuxième et troisième révolutions industrielles. Confondre les entrepreneurs, les apporteurs de compétences et les capitaux-risqueurs de l'iconomie avec les capitalistes rentiers de l'économie fordiste des années 1950-1970 est un contresens tragique.
Nous sommes entrés dans une économie collaborative de cerveau d'œuvre et nous allons devoir adapter nos conceptions du management, des organisations et de l'évaluation des performances individuelle et collective à ce nouveau monde. "
                                                


Christian Saint-Etienne, Les entrepreneurs et la performance collective, moteurs de l'Iconomie , une vidéo Xerfi Canal






Mots clés :

Economie française

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