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Vous connaissez le dilemme du « first mover » et du « fast follower ». Le premier arrivé sur un marché paraît le mieux placé pour en devenir le leader durable. Mais ce n’est pas toujours vrai. Souvent, les entreprises pionnières prennent une longueur d’avance, élèvent des barrières à l’entrée, et finalement se font doubler : on se souvient du Blackberry, né en 1984 et balayé en 2007 par l’iphone - plus design, plus ergonomique. Ou du navigateur Netscape installé à partir de 1996 sur le marché naissant de l’internet et remplacé en dix ans par l’Internet explorer de Microsoft, pourtant parti avec un vrai retard à l’allumage. Ou encore d’Altavista, le plus connu des moteurs de recherche sur internet à la fin du siècle dernier, écrasé par Google qui, depuis, est indétrônable. En fait, c’est souvent le N°2, s’il arrive avec de gros moyens et un réel progrès dans l’ergonomie, qui devient indétrônable.

Il se déroule en ce moment sous nos yeux un nouveau dilemme « first mover ou fast follower », sur le marché de l’IA générative, dont nul ne sait à quoi il ressemblera dans dix ans. En novembre 2022, le ChatGPT4 d’Open AI a surgi de nulle part, et provoqué une véritable déflagration. En deux mois, il a conquis 100 millions d’utilisateurs, il semblait seul sur le marché. En réalité, Google, Amazon et Meta travaillaient sur une IA générative depuis quelques années, mais ils ne la considéraient pas comme assez aboutie. Chat GPT, à en juger par ses erreurs, le nombre d’hallucinations qu’il commet, n’était pas vraiment plus fiable mais la nouveauté a fait fureur. Et les autres ont été obligés de réagir. En particulier Google, dont on disait le moteur de recherche menacé parce que Chat GPT remplissait peu ou prou la même fonction, a présenté son IA générative Bard, qui s’est ridiculisée lors de sa première démonstration devant les médias.

Qui peut détrôner aujourd’hui Open AI ? Les « usuals suspects » - les Gafam et Elon Musk - développent tous des IA Gen : Google (avec Bard ou Gemini), Elon Musk avec Grok, Microsoft avec Copilot, mais aussi Meta ou Amazon. A ce détail près que le plus gros investisseur dans Open AI est… Microsoft. A l’origine, Open AI était une activité non lucrative créé par Sam Altman et Elon Musk : une IA qui devait être au service de l’humanité et sans risque pour elle. Mais Sam Altman a fait entrer Microsoft, qui a injecté 10 milliards de dollars, ce qui a changé le modèle de développement – il est devenu à but lucratif-, et Elon Musk a claqué la porte. Plus tard, Microsoft a sauvé la tête de Sam Altman renversé par un coup d’Etat interne. Depuis, Open AI traverse une crise de gouvernance et l’autorité de la concurrence surveille Microsoft.

Open AI peut-il rester durablement en tête ? La bataille de l’IA suppose d’avoir des moyens colossaux (des dizaines de milliards de dollars chaque année) pour financer les supercalculateurs qui entraînent les IA. Open AI lève certes quelques milliards, mais il est obligé d’utiliser les infrastructures de Microsoft. Et surtout il ne possède pas, contrairement à ses concurrents, des écosystèmes massifs d'applications et d'utilisateurs. Les autres ont une énorme base de clients qui utilisent chaque jour leurs autres services et qui génèrent des données personnelles. Et ils intègrent désormais l’IA gen dans leurs produits : par exemple quand vous faites une recherche sur Google, il ne vous propose plus une liste de sites sur lesquels aller fouiner mais une réponse directe à votre question ainsi qu’aux autres questions que vous pourriez vous poser dans la foulée. Ces géants de l’internet ont aussi les moyens d’attirer les meilleurs étudiants en maths ou en IA.

La leçon de cette histoire ? Elle n’est pas écrite. Mais il semble très difficile aujourd’hui de garder un leadership quand vous êtes en concurrence avec les milliardaires de la tech, même si vous avez du génie et une longueur d’avance.


Publié le mercredi 12 février 2025 . 4 min. 24

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