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Nous sommes submergés de fake news, de témoignages tronqués et de photos truquées, que nous ne repérons souvent que parce qu’ils sont « trop gros » pour être plausibles. Mais il n’y a pas que la technologie et les réseaux sociaux qui travestissent la vérité. Le mensonge existe depuis la nuit des temps. Le monde des affaires ne fait pas exception. Les managers sont confrontés en permanence à des clients, des collaborateurs ou des patrons qui bluffent, qui omettent une partie de la vérité ou qui la transforment sciemment. Or nous nous trompons souvent en croyant savoir repérer les menteurs ; nous avons à ce sujet des idées reçues qui nous induisent en erreur. J’ai retenu quatre leçons d’un des grands experts en la matière, Marwan Mery, qui a servi pendant longtemps au sein du commandement des opérations spéciales.

La première. On a tendance à croire que la personne qui ne nous regarde pas dans les yeux, qui se gratte le nez ou qui transpire est en train de nous mentir. Erreur. Il n’existe pas d’indice de tromperie universel, comme le nez de Pinocchio. Lorsqu’on montre à un échantillon de personnes des vidéos de témoins qui racontent une histoire en leur demandant lesquels de ces témoins sont honnêtes et lesquels sont menteurs, les gens de l’échantillon identifient tous les mêmes menteurs : ceux qui ne gardent pas le contact oculaire avec leur interlocuteur. Mais ils vont découvrir ensuite qu’en réalité, tous les témoins disaient la vérité. Et ils ont soupçonné à tort ceux qui étaient simplement plus introvertis que les autres…

Second principe. La capacité de détecter les mensonges repose sur ce qu’on appelle la lecture comportementale, c’est-à-dire l’aptitude à analyser le verbal (les paroles de la personne), et le non-verbal (l’activation du corps, les émotions, les réponses physiologiques…). Sans oublier le paraverbal, c’est-à-dire le rythme douteux des phrases, les pauses suspicieuses, la tonalité bizarre...  Or aucune anomalie ne peut avoir de sens si l’on n’a pas d’abord pu observer la personne dans son état normal (c’est-à-dire avant qu’on l’interroge sur le thème gênant), avant d’avoir identifié ses attitudes de base, ses tics, sa manière de s’exprimer, ce qu’on appelle sa « baseline ». Ce sont les écarts par rapport à cette baseline qui seront des indices de mensonge, et non ce qui nous apparait comme des anomalies.

Troisième conseil. Pour ce qui est du non-verbal, les pieds peuvent être un formidable amplificateur de comportement. Leur position, en soi, ne signifie rien ; elle dépend du contexte. Ainsi quelqu’un qui vous parle mais qui a les pieds tournés vers l’extérieur est rarement passionné par ce que vous lui dites. Nous pouvons aussi être trahis par notre torse, car il contient tous les organes vitaux et nous sommes programmés pour assurer sa protection. Dès qu’il y a danger, nous l’inclinons plus ou moins légèrement. Le malaise d’une personne qui ment ou se sent stressée se traduit souvent par un détournement du torse.

Dernier point à retenir. Le langage corporel est important, mais les paroles le sont souvent bien plus, surtout chez les menteurs patentés qui sont imperturbables physiquement. Prenez Lance Armstrong, le champion cycliste. Lorsqu’on visionne deux interviews où il est questionné sur le dopage, l’une avant la révélation de sa tricherie et l’autre après, on se rend compte que dans le premier cas il n’utilisait jamais, pour se défendre, le pronom « je », il disait toujours « nous », et toutes ses réponses étaient impersonnelles. Alors que lorsqu’il parle honnêtement, lorsqu’il avoue, il utilise le « je » dans toutes les phrases. De même Bill Clinton lors de ses interrogatoires dans l’affaire Monica Lewinsky donne de nombreux indices verbaux de tromperie, le principal étant l’absence de négation : si les propos de la stagiaire étaient faux, il nierait vigoureusement ce qu’on lui reproche, c’est ce que font les innocents accusés à tort. Lui prétend ne pas se souvenir et martèle des phrases toutes faites pour éviter le parjure.


Publié le lundi 10 février 2025 . 4 min. 20

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