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Les think tank et les penseurs en tout genre se prennent la tête pour essayer de mettre un nom sur l’idéologie, ou la théorie politico-économique qui sous-tend le grand remue-ménage que fait Donald Trump. Ce qu’on sait, c’est que la plupart des hommes qui l’entourent sont des libertariens. C’est-à-dire les adeptes d’une philosophie qui prône l’individualisme, la liberté et le droit naturel, et qui estiment que l’Etat est une institution coercitive et illégitime. En économie, ils soutiennent un capitalisme sans règles, un marché libre et sans entraves. Leur société idéale est celle qui n’a pour principes que la liberté individuelle et la propriété privée.

Lors de son premier mandat, Donald Trump n’était pas soutenu par les libertariens. Elon Musk, par exemple, était démocrate. Le trumpisme, qui n’était qu’un populisme, n'était pas la tasse de thé des libertariens de la Silicon Valley. Ils lui reprochaient sa politique anti-émigration alors qu’eux avaient besoin des talents indiens ou chinois dans leurs start-up. lls le soutiennent aujourd’hui par opportunisme, parce qu'ils ont peur des mouvements sociaux comme Black Lives Matter ou des militants écolo qui refusent l’innovation.

Intéressons-nous à quelques-uns des individus les plus en vue autour de Trump. Elon Musk, le plus connu, n'est pas un libertarien pur. Il est favorable à une sorte de monarchie technologique, il pense qu'un roi a une vision à long terme pour un pays. Son titre chez Tesla est d'ailleurs 'techno king', et ce n’est pas une boutade. Lui n’a pas intérêt à ce que l’Etat disparaisse : sa filiale Space X ne vit que par les gros contrats de la Nasa, ses satellites Starlink travaillent pour le Pentagone, etc.

Un autre personnage intéressant, moins en première ligne mais bien là en coulisses, est Peter Thiel. Il est le patron du fonds de capital-risque qui a recruté JD Vance, le nouveau vice-président des Etats-Unis, après son passage chez les marines puis dans un cabinet d’avocats. Thiel a ensuite soutenu sa carrière politique. Comme Musk, avec qui il a développé PayPal, Thiel a grandi en Afrique du Sud mais il a réussi aux Etats-Unis. Lui aussi a des contrats avec le ministère de la défense, via la société Palantir. Or Peter Thiel affirme, dans un texte publié en 2009 par le think tank Cato Institute, qu’il ne croit plus que « démocratie et liberté soient compatibles ». Pour lui, la démocratie est une entrave au fonctionnement du libre marché.

On pourrait évoquer aussi David Sacks, autre businessman de la tech d’origine sud-africaine, que Trump a nommé « tsar de l’IA et des cryptomonnaies » ou encore Marc Andreessen, un investisseur influent de la Valley qui a déclaré récemment que l’IA allait faire baisser les salaires et que c’était une étape nécessaire.

L'historien canadien Quinn Slobodian, auteur d’un livre sur « Le Capitalisme de l'apocalypse », pense que ces hommes ont un projet radical : le « techno-césarisme ». Avec Trump, ils auraient pour objectif de paralyser la démocratie américaine. Ils prendraient le contrôle de l'Etat fédéral pour le détruire de l'intérieur. Ces hommes admirent Hong Kong ou Singapour, des Etats minimum qui se contentent de garantir la propriété privée ; ils prennent aussi pour modèle des zones franches créées au Honduras ou à Dubaï, où tous les droits des citoyens ne sont pas respectés. Comme le premier président de Singapour, ils pensent que « pour se développer, un pays a d'avantage besoin de discipline que de démocratie ».

Il est encore difficile de savoir si cette idéologie forme l'ossature intellectuelle de l'administration Trump ou si elle va se cantonner à un rôle d'influence provisoire. Ce qui est sûr, c’est qu’elle infuse les élites américaines. Et pas seulement elles, lorsqu’on voit Elon Musk soutenir les mouvements d’extrême-droite européens, qui pour lui, sont les seuls à pouvoir faire imploser la si réglementée Union européenne de l’intérieur.


Publié le lundi 24 mars 2025 . 4 min. 25

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