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C’est pour paraphraser Donald Trump et son slogan « Drill, baby, drill » (qui encourage les compagnies pétrolières à forer, forer toujours plus) qu’Emmanuel Macron a lancé, lors du sommet sur l’IA, « Plug, baby, plug », « branche-toi, bébé, branche-toi ». Il voulait dire que si la France n’a pas de pétrole, elle a de l’électricité, et surtout de l’électricité décarbonée grâce au nucléaire. Il voulait encourager les géants de l’intelligence artificielle à venir construire leurs data centers en France.

Un data center, c’est un gros centre informatique dans lequel sont regroupés des serveurs, des ordinateurs centraux, des baies de stockages, tout cela bourré de data. Ils hébergent et ils traitent toutes les données nécessaires aux services numériques que vous utilisez - e-commerce, streaming vidéo, réseaux sociaux… - mais aussi l’entraînement de l’IA et son fonctionnement.

L’irruption de l’IA générative rend nécessaire la mise en route de milliers de nouveaux data centers. Les grands modèles de langage, comme ChatGPT ou Grok, sont très complexes et très gourmands en données. GP-4 a été paraît-il entraîné sur 1.800 milliards de paramètres. Leur utilisation au quotidien demande une énorme puissance de calcul.

Le marché des data centers traditionnels est évalué à 90 milliards de dollars par an dans le monde. Pour les data centers dédiés à l'IA, c'est trois fois plus : on parle de 200 à 300 milliards de dollars par an. C’est dire que le virtuel prend de plus en plus de place dans le réél.

Ces data centers consomment beaucoup d’électricité : 2 % de la demande mondiale aujourd’hui. Mais ce sera 10 fois plus en 2030. Comme les Gafam et tous ceux qui veulent en construire souhaiteraient les faire tourner à l’énergie décarbonée, la France est particulièrement bien placée pour les accueillir.

Sauf qu’il y a un bug. Un goulot d’étranglement nous empêche d’attirer davantage de projets : c’est le raccordement des data centers au réseau électrique par EDF et RTE, le gestionnaire des lignes à haute tension. Il peut prendre en effet entre 4 et 8 ans. Un vrai parcours du combattant : il faut le permis de construire, la proximité de la fibre, négocier avec les élus locaux, obtenir les autorisations d'exploitation dans le cadre du code de l'environnement, consulter les habitants, recevoir l’agrément pour l'immobilier commercial en Ile-de-France, avant le raccordement proprement dit… Soit a minima deux ans de procédure administrative et deux ans de construction.

Au moment du sommet de l’IA, RTE a proposé une procédure accélérée en trois ans pour une dizaine de nouveaux projets de data centers, sur les 35 annoncés. Beaucoup de géants de la tech se sont méfiés de cette priorisation, car ils ont déjà des projets en attente et craignent de se faire doubler… Et puis il n’y a pas que les data centers qui attendent un raccordement au réseau : les fermes solaires et éoliennes, les industries qui veulent passer à l’électricité pour se décarboner, etc. Il faut trouver des solutions pour tous.

A moins que les besoins ne soient pas ceux qu’on imagine. Le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné a fait remarquer qu’on était en train de lancer des plans Manhattan pour couvrir la planète de data centers, en fondant nos calculs sur les besoins des grands modèles de langage actuels… mais que l’irruption du chinois Deepsek – cette IA qui aurait coûté seulement 6 millions de dollars à développer et qui consomme beaucoup moins d’énergie - serait de nature à changer la donne. Et même au-delà de Deepseek, on parle de plus en plus d’IA pointues, frugales, entraînées sur des bases de données réduites, pour couvrir un domaine précis, plutôt que des IA omniscientes tous azimuts.

Quoi qu’il en soit, il faut quand même trouver des idées pour raccourcir les délais de raccordement car, sinon, certains seront tentés de trouver d'autres solutions, comme l’électricité provenant de centrales à gaz.


Publié le vendredi 06 juin 2025 . 4 min. 02

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