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Incroyable mais vrai : la centrale nucléaire de Three Mile Island, célèbre pour l’accident qui s’y est déroulé en 1979, va reprendre du service… pour Microsoft. L’électricité nécessaire pour faire fonctionner les modèles d’intelligence artificielle est tellement énorme que Microsoft, mais aussi ses concurrents, Amazon, Google ou Meta, sont obligés de sécuriser leur approvisionnement en énergie, et si possible en énergie propre pour respecter leurs engagements environnementaux. Donc ils sont tous en train de chercher des partenariats avec des fournisseurs d’électricité décarbonée.

On savait que l’IA coûtait cher à entraîner, à cause des quantités de puces, de cartes graphiques, qui entrent en jeu : Google a dû, par exemple, investir 13 milliards de dollars en un trimestre dans les unités de traitement graphique, les GPU (vous avez bien entendu : 13 milliards, pas 13 millions !). Mais il n’y a pas que le matériel, ces milliers de nouveaux datacenters, il y a aussi ce qui les fait tourner, c’est-à-dire l’électricité. Pendant ces deux minutes où je vous parle, les requêtes classiques faites sur Google dans le monde vont provoquer l’émission de 83 tonnes de CO2. Soit l’équivalent de 40 aller-retour Paris-New York en avion. Et bien les prompts, les requêtes sur ChatGPT ou Midjourney ou toute IAGen, nécessitent 10 fois plus d’énergie, donc toujours pour 2mn, l’équivalent de 400 aller-retour Paris New-York. Gigaoctets et gigawattheures vont de pair.

Il faut déjà beaucoup d’énergie pour entraîner ces IA, les faire mouliner sur d’énormes bases de données pour les rendre plus fiables. Mais au fur et à mesure que les entreprises et les particuliers vont s’en emparer, les besoins d’énergie vont exploser. C’est pourquoi en partenariat avec l’énergéticien Constellation, Microsoft va effectuer 1,6 milliard de dollars de travaux sur l’unité 1 de la centrale nucléaire accidentée de Three Mile Island  afin de bénéficier, d’une capacité de production de 837 mégawatts à partir de 2028 et jusqu'en 2054. La centrale sera rebaptisée Crane Clean Energy Center pour faire oublier sa réputation.

Comme Microsoft, dont les émissions de CO2 ont bondi de 29 % depuis 2020, les autres géants de la tech sont des ogres énergivores. Google a aussi des besoins colossaux pour ses IA. Il a par exemple annoncé il y a quelques mois la signature d'un accord avec la start-up américaine Kairos, à laquelle il va acheter 500 mégawatts de capacités électriques issues de petits réacteurs nucléaires, les fameux SMR. Ces réacteurs pourraient entrer en service à partir de 2030. Amazon court aussi après les mégawattheures : par exemple, l’an passé, après avoir acheté un data center dans l'Etat de Virginie, il a signé dans la foulée un contrat de 650 millions de dollars avec la centrale nucléaire voisine.

Selon Bloomberg Green, Amazon, Microsoft et Meta dissimuleraient leur empreinte carbone réelle en achetant des certificats d'énergie renouvelable non vérifiables (ils feraient croire, par exemple, que leur électricité vient d'une ferme solaire alors qu'en réalité, elle vient d’une centrale au charbon). Ce ne serait pas surprenant compte tenu des quantités d’énergie colossales dont ils ont besoin. De plus, cette consommation nouvelle, qui tant que les SMR et les nouveaux réacteurs ne sont pas en service, poussent à utiliser les vieilles centrales à gaz ou à charbon, risquent de faire monter le coût de l’électricité au détriment des particuliers. Et je ne parle pas de l’eau pour refroidir les serveurs : le modèle GPT-4, par exemple, consomme 3 bouteilles d'eau pour générer 100 mots, selon le calcul de l’université de Riverside en Californie.

Il reste à espérer que, pour compenser, l’IA nous aidera à optimiser nos dépenses énergétiques et à protéger l’environnement dans des proportions sans commune mesure avec ce qu’elle nous fait dépenser. Mais ce n’est pas gagné d’avance.


Publié le lundi 03 février 2025 . 4 min. 19

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