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L’économie se décline de plus en plus en bandes dessinées pour se mettre à la portée d’un public plus large, comme avec « La brève histoire de l’égalité » de Thomas Picketty, ou « L’économie pour les 99% » de Thomas Porcher, qui sont des succès. Ces BD ont un seul défaut : elles ne rappellent pas aux néophytes qu’il est nécessaire de produire la richesse avant de pouvoir la redistribuer. En revanche, les héros indémodables comme Gaston Lagaffe ou Tintin peuvent nous apprendre beaucoup sur les basiques de l’économie ou du management.

Gaston Lagaffe, le héros de Franquin, est sans doute celui qui résonne le plus dans l’actualité. Avec ses espadrilles et sa mèche sur les yeux, il paraît totalement inadapté au monde de l’entreprise où il sème en permanence le chaos. Il passe ses journées à transformer les poubelles à pédales en raquettes de tennis, à installer des tyroliennes dans les couloirs ou à empêcher son patron de signer des contrats avec M. de Maesmaker par ses interventions intempestives. Toutes les missions qu’on lui confie virent à la catastrophe. Et pourtant : avec sa quête de sens permanente, sa volonté d’humaniser l’entreprise, mais aussi son obsession de recyclage et d’économie d’énergie, Lagaffe est totalement dans l’air du temps bien qu’il ait été dessiné pour Spirou en 1957. Le philosophe d’entreprise, fellow du BCG Luc de Brabandère, a souligné dans le quotidien Les Echos, qui a publié une série sur les BD l’été dernier, que l’opposition entre le comptable Boulier et l’électron libre Gaston était l’incarnation des deux faces de l’entreprise, le monde qui bouge et la rigidité. Les deux sont nécessaires pour faire progresser le chiffre d’affaires.

D’ailleurs un patron comme Michel-Edouard Leclerc reconnaît qu’il faut un Gaston Lagaffe – mais sans doute pas deux – dans toute grande équipe. Car Gaston est celui qui pense « out of the box », qui vous sort de votre zone de confort. D’ailleurs, on peut comprendre en l’observant pourquoi le télétravail n’est pas bon pour la créativité de groupe : Lagaffe travaillant à distance ne remplirait plus sa fonction de trublion, car ses idées s’appuient sur les besoins de ses collègues. Arnaud Lacan, prof de management à Kedge Business School, est convaincu qu’Elon Musk, à 25 ans, s’il avait été coincé dans une entreprise très verticale, aurait ressemblé à Gaston Lagaffe !

Le créateur de Tintin, Hergé, est lui aussi souvent visionnaire : c’est en 1953 et 1954 qu’il publie « Objectif Lune » et « On a marché sur la Lune », quinze ans avant l’expédition américaine, et même huit ans avant que John Kennedy ne fixe cet objectif à l’Amérique. Pourtant les premiers pas de Tintin sur la Lune ressemblent étonnamment à ce qu’on verra le 21 juillet 1969. Et chaque album de Tintin traite des grands sujets économiques de son époque. Hergé ne se contente pas de glisser une cinquantaine de marques dans ses planches (selon le décompte de Patrick Mérand) ou de se mettre à dos Air India en faisant s’écraser un avion de cette compagnie dans Tintin au Tibet. Il évoque le colonialisme (bien porté en Belgique) mais aussi le tiers-mondisme, l'anticommunisme mais aussi la méfiance vis-à-vis du capitalisme sauvage.  Il est vrai que le patron du quotidien belge « Le Vingtième siècle » était l'Abbé Wallez... Si les inventeurs sont portés au nues – c’est grâce aux brevets du Pr Tournesol que le capitaine Haddock va pouvoir acheter Moulinsart -, Tintin égratigne les grands patrons (comme le méchant milliardaire de l’armement Lazlo Carreidas, avatar de Marcel Dassault) sans épargner les petits (le boucher Sanzot n’a pas beaucoup d’humour, et l’assureur Séraphin Lampion est un importun). Dans Tintin, on apprend aussi à se débrouiller sans l’Etat : les policiers Dupont et Dupond qui incarnent la force publique sont de bonne volonté mais tellement maladroits qu’ils compliquent les problèmes au lieu de les résoudre.


Publié le mercredi 19 mars 2025 . 4 min. 15

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