Tous ceux qui ont vu la série « The Apprentice » le savent : Trump est un personnage sans foi ni loi, qui a réussi dans la vie grâce à son culot et en accumulant les fourberies. Lorsqu’on visite the Museum of Failure, le musée de l’échec - en réalité une exposition itinérante qui vient de se terminer à Budapest mais qui est venue à Paris, à la Cité des sciences, en 2019 -, on trouve, entre le ketchup violet, l’urinoir portatif en forme de club de golf pour les golfeurs, les Google Glass ou les lasagnes au bœuf surgelées de Colgate (oui, le dentifrice), un jeu de société baptisé « Trump : the game ». Sur la boite s’affiche le regard vainqueur de Donald Trump avec quarante ans de moins. Ce jeu de société sorti en 1989 sur le modèle du Monopoly, qui collait bien avec l’image du Trump promoteur immobilier, a pourtant fait un flop retentissant puisque Hasbro n’en a vendu que 800 000 exemplaires et l’a abandonné. Mais on ne sait jamais, il pourrait le ressortir…
Le fondateur du musée de l’échec, Samuel West, qui est psychologue clinicien, a toujours dit que la section Trump du Musée aurait pu être beaucoup plus importante. Parce qu’à côté du jeu Trump, il aurait pu mettre Trump Magazine, qui n’a vécu que de 2006 à 2009, le « Tour de Trump », une course cycliste qui n’a eu lieu qu’en 1989 et 1990, les chocolats Trump, les steaks house Trump, les boissons au café Select by Trump, les meubles haut de gamme de Trump Home… et surtout la compagnie aérienne Trump, Trump Shuttle, qui faisait des navettes entre Boston, New York et Washington. Créée en 1989, elle a fait faillite en 1992.
Il y a eu aussi la Trump Vodka, lancée en 2005 avec le slogan « le succès distillé ». Trump prétendait que mélangée à du Gin Tonic, elle deviendrait le cocktail le plus consommé d’Amérique. En 2007, il avait même réussi à en exporter 50 000 bouteilles en Russie. Pourtant, la marque a disparu en 2011. Le fait que Trump ne boive pas, même sa propre vodka, à cause de son frère mort de ses excès d’alccol, faisait désordre. Et puis les feuilles d’or qui décoraient la bouteille étaient très chères à fabriquer. Cependant cette vodka, en version populaire, et qui n’appartient plus à Trump, continue de se vendre dans un pays : Israël. Comme elle est faite à partir de pommes de terre, c’est une vodka casher très appréciée pour la Pâque juive.
Passons rapidement sur la lingerie Trump. Elle faisait partie d’une ligne de vêtements pour hommes lancée chez Macy’s en 2004 et qui fut arrêtée en 2015 après les propos insultants de Trump sur les immigrants mexicains. L’histoire a fini par un procès, comme souvent avec lui. Mais comme il est plus culotté que jamais – pardon pour le jeu de mots -, on trouve aujourd’hui dans la boutique officielle « Trump shop » sur internet de quoi s’habiller de la tête aux pieds. Le chef d’entreprise a tout de même tiré une leçon de ses déboires : désormais, un peu comme l’a fait le couturier Pierre Cardin, il prête son nom et reçoit des royalties pour les produits à son nom plutôt que de se lancer lui-même dans l’aventure en investissant des fonds personnels. Et là, the « sky is the limit » : il y a même des tests urinaires estampillés !
La vraie leçon de cette histoire, alors que Donald Trump entame sa deuxième saison à la Maison Blanche – avec un revers en 2020 entre ses deux succès de 2016 et 2024 – c’est qu’aucun échec n’est jamais une condamnation définitive. Malgré tous ses fiascos et ses impairs, cet homme est le président de la plus grande puissance du monde. Son image est celle du « winner absolu ». Comme le disait Joe Gebbia, le cofondateur d’Airbnb, dans une de ces « Failcon » - ces conférences sur l’échec qui n’ont jamais marché en France mais qui font un tabac aux Etats-Unis : « L’échec lui-même n’est pas important. Ce qui compte, c’est le rapport que vous choisissez d’avoir avec cet échec. »
Publié le jeudi 16 janvier 2025 . 4 min. 23
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