Depuis 2021, en France, le congé de paternité est passé à 28 jours, dont une semaine obligatoire. Il faut noter que cette durée est inférieure à ce qui se fait dans d’autres pays européens (par exemple, en Espagne, les hommes bénéficient de seize semaines) et supérieure à ce qui se fait dans d’autres (par exemple, en Italie, ils bénéficient de dix jours).
Au-delà de la question de la durée, il y a aussi la question de l’obligation. A ce jour, en France, sur les 28 jours, seule une semaine est obligatoire (alors que le congé de maternité est obligatoire). Or, de nombreux pères ne prennent pas leur congé de paternité. Par exemple, avant la réforme de 2021, seuls un tiers des pères prenaient leur congé de paternité.
Des études ont montré que la prise du congé de paternité contribue à une plus grande égalité des tâches domestiques liées à la parentalité. En effet, pendant le congé de maternité, qui lui est obligatoire, les mères prennent les rendez-vous chez les médecins, suivent leur enfant au quotidien, ce qui après fait que ce sont elles qui ont les contacts, les adresses, etc. C’est entre autres pendant ce congé de paternité que se construit une forme de surcompétence des femmes par rapport aux hommes dans le domaine de la parentalité, surcompétence qui n’a rien de biologique. Or, il a été prouvé qu’une partie conséquente des inégalités de carrière et de rémunération entre femmes et hommes peuvent être mises en lien avec les inégalités de répartition des tâches domestiques.
On peut se demander pourquoi les hommes ne prennent pas leur congé de paternité. Deux raisons principales sont mises en avant, tout d’abord la peur d’être freiné dans sa carrière du fait de la prise de ce congé (qui n’est pas obligatoire), d’autre part les aspects financiers, car l’indemnisation du congé de paternité peut être inférieure au salaire.
Rendre obligatoire le congé de paternité, au même titre que le congé de maternité, permettrait de remédier à plusieurs problèmes en même temps. Tout d’abord, cela contribuerait à un partage plus équilibré des tâches. Cela pourrait aussi diminuer la fatigue post-partum des mères en assurant une seconde présence auprès de l’enfant. Cela diminuerait les inégalités de carrière, aujourd’hui en partie dues à l’inégale répartition des tâches domestiques, mais aussi aux représentations des employeurs sur le fait qu’une femme trentenaire va à un moment donné forcément s’absenter (ce qui deviendrait le cas pour les hommes aussi). Enfin, cela égaliserait les conditions de congés liés à la parentalité pour les femmes et des hommes.
Publié le mercredi 29 janvier 2025 . 2 min. 49
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