Citation : « Notre jeunesse aime le luxe, elle est mal élevée, elle se moque de l’autorité. Nos enfants d’aujourd’hui sont des tyrans… ils sont tout simplement mauvais. » C’est ce qu’aurait dit Socrate il y a plus de deux mille ans.
Aujourd’hui, comme depuis l’antiquité, des stéréotypes sur la jeunesse circulent avec leur lot de contradictions, de préjugés, de jugements plus ou moins moraux. On les trouve paresseux, peu motivés, etc., bref un paquet de lieux communs… depuis des milliers d’années…
Mais, comme on retrouve des jugements de ce genre tout au long de l’histoire, cela veut soit dire que l’humanité s’est cumulativement considérablement dégradée, soit que nous avons vraiment du mal à percevoir ce qu’est la jeunesse quand on n’en fait plus partie.
En fait, les études montrent, et en particulier la dernière étude Terra-Nova APEC, que finalement les jeunes ne sont pas des citoyens si différents des autres, ni par la motivation, ni par les valeurs relatives au travail, etc.
Les jeunes (la tranche 18-29 ans) ne sont pas plus attachés au télétravail que leurs ainés. Ils continueraient à travailler même s’ils n’en avaient pas besoin pour subvenir à leurs besoins (plus que la tranche des 45-65 ans !). Ils ne sont pas plus individualistes que leurs ainés et expriment même une forte demande de « collectif ».
Soyons réalistes, sur le fond les « jeunes » n’existent pas plus que les « boomers ». Aucun terme ne peut représenter une génération où se côtoient par définition des individus très différents.
Mais reconnaissons qu’une large majorité de cette génération qu’on appelle « jeune » montre certaines différences avec leurs séniors. S’ils sont différents toutefois, l’âge n’en est que l’une des causes. Examinons-les.
Certes ils sont jeunes ! Tant mieux pour eux ! C’est-à-dire qu’ils sont au début de leur vie professionnelle, ont moins de responsabilités familiales, veulent de la formation et du coaching, et ont probablement aussi plus d’ambitions.
Ensuite ils sont mieux formés (50 % de taux de scolarisation à 21 ans en 2021 contre 21 % en 1986) ce qui veut dire que leurs familles et eux-mêmes ont investi, au sens propre comme au sens figuré, dans des formations et qu’ils veulent en maximiser le retour sur investissement.
Encore, ils arrivent dans un marché du travail tendu et donc où ils ont un pouvoir de négociation plus grand que ceux qu’ont eus beaucoup de leurs ainés.
Aussi, ils arrivent à un moment où la société est plus disposée à reconnaître des différences. Ils veulent de l’» individuation », pas de l’individualisme, c’est-à-dire être reconnus dans leurs différences, quelles qu’elles soient.
Enfin, et peut être surtout, ne l’oublions pas, ils arrivent à un moment où toute notre société a pris conscience des enjeux de l’effondrement environnemental. Ils se savent les premiers concernés. Ils savent que l’éco anxiété se combat par l’action et beaucoup s’engagent donc dans des ONG, des entreprises, des mouvements pour changer le monde.
Heureusement, ce cher Socrate, pour se rattraper, aurait aussi dit : « La jeunesse est le temps de la vie où l’on peut changer le monde. ».
La prochaine fois que vous parlerez de la jeunesse en termes un peu négatifs, je vous propose de réécouter la chanson de Jacques Brel sur « Les Bourgeois ».
Publié le mercredi 20 novembre 2024 . 3 min. 22
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