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"Je crois donc j'ai raison" : de la bonne foi à l'imposture

Publié le lundi 22 novembre 2021 . 3 min. 48

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A l’ère de la post-vérité, le « je pense donc je suis » à très vite été remplacé par « je crois donc j’ai raison ». Et c’est ainsi que le prestigieux terme de « scientifique » se dévitalise progressivement de sa substance.


Aujourd’hui plus qu’hier, ce qui est annoncé comme scientifiquement prouvé ressemble souvent à un argument d’autorité sensé porté un coup fatal à son contradicteur.


On prélève parmi la masse d’informations disponible, les conclusions d’études produites ou relayées par d’honorables institutions, d’éminents chercheurs ou d’insignes personnalités. Mais les méthodologies adoptées ne font généralement l’objet d’aucun examen critique de la part de leurs propagateurs. Le fait que ce soit « scientifiquement prouvé » suffit.  


Mais c’est bien mal connaitre la prudence qu’exige l’utilisation du terme « scientifique » surtout en Sciences Sociales et notamment en sociologie, en psychologie et en économie.


Tout d’abord, aussi sophistiquées soient-elles, aucune des techniques qualitatives, quantitatives ou mixtes utilisées pour recueillir et traiter des données ne sont irréprochables. Et le choix de l’une par rapport à l’autre est déjà en soi un renoncement. 


Ensuite, les inférences, interprétations et prédictions réalisées à partir de ces études ne sont pas nécessairement le résultat  d’une démarche méthodologique rigoureuse. Quant aux inévitables limites inhérentes à tout travail d’investigation en sciences sociales, il faut bien reconnaitre que celles-ci sont rarement explicites.


Enfin, il est tout à fait possible de développer un argument fallacieux à partir d’outils scientifiques comme les statistiques dès lors que ceux-ci sont manipulés par une pensée dilettante ou militante.


D’ailleurs, l’importation de techniques utilisées en physique ou en biologie dans les disciplines sociales devrait davantage inquiéter que rassurer.


Car, même les théories fondatrices des sciences dites exactes ne sont pas parfaites et définitives. Depuis Copernic, nous savons combien les affirmations dites scientifiques peuvent s’avérer avec le temps péremptoires et parfois même excentriques.
C’est que l'esprit scientifique ne peut se contenter de la simple observation des choses ou de la sincérité des témoignages recueillis.


Comme l’exhorte très justement Gaston Bachelard, l’esprit scientifique doit commencer par critiquer ce qu’il croit déjà savoir. La connaissance scientifique se construit à partir d'erreurs rectifiées et d’une remise en cause incessante de ses propres fondements. Ainsi, contrairement à une idée largement répandue, la nature même d’une démarche scientifique est sujette à caution.


En conclusion, ce qui compte dans la démarche scientifique, c’est avant tout la rigueur intellectuelle et méthodologique autant que la modestie, la patience et la transparence. Sans ces préceptes à l’œuvre, revendiquer le caractère « scientifique » de son travail c’est chercher, plus ou moins sciemment, à compenser par le prestige du terme ses propres insuffisances.


Mais, selon les termes d’Eric-Emmanuel Schmitt, le dramaturge, lorsque l'on veut convaincre, la bonne foi et l'imposture vont parfois très bien ensemble.


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