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On pourrait croire qu’à l’ère de l’IA et des supercalculateurs, les croyances superstitieuses sont en passe de disparaître de notre quotidien. Que nenni. Dans un monde où les incertitudes et les transformations règnent en maîtres, le besoin de mettre toutes les chances de son côté et de conjurer le sort n’a rien perdu de sa vigueur, y compris chez des individus dotés d’une culture scientifique de base.

Alors, pour appréhender sérieusement ce phénomène, il est indispensable de s’affranchir des analyses simplistes, celles qui opposent mécaniquement le superstitieux au rationnel, ou qui confondent certains rituels d’intégration sociale avec de la superstition. De telles approches sont caricaturales. Il n’y a pas d’un pas côté les superstitieux et de l’autre ceux qui ne le sont pas. De surcroît, elles prédisposent à une relative condescendance à l’égard des personnes superstitieuses en raison de leur manque de lucidité et d’objectivité.

Et puis, soyons honnêtes, à des degrés divers et dans certaines circonstances, nous sommes tous superstitieux. Pas parce que nous sommes incultes, stupides ou dérangés, mais parce que nous sommes tout simplement humains. Pour preuve, le besoin d’accorder à quelques objets ou certains événements une essence, une énergie et même une intention cachée existe dans toutes les cultures. C’est le cas de certains chiffres considérés de mauvais augure comme le 4 en Chine, le 9 au Japon, le 17 en Italie et le 13 aux Etats-Unis et en France.   
   
De plus, l’esprit humain à du mal à croire au hasard total. Il ne croit pas beaucoup aux concours de circonstances et préfère chercher des liens de cause à effet, même là où il n’y en a pas. Ce faisant, il succombe au biais d’illusion de causalité, une erreur de raisonnement manifeste, mais non dénuée d’intérêt.

En effet, ce biais est, par exemple, susceptible de faciliter son adaptation à un environnement hostile, à l’instar du placebo qui obtient un effet sur la guérison ou du bruit en pleine nature erronément interprété comme un danger, mais qui évite de prendre le risque d’être attaqué.    

Mais surtout, la superstition rassure face à l’incertitude, donne des clés de compréhension face à l’inexplicable, en particulier dans les moments de stress comme les périodes d’examens, les jeux d’argent, les compétitions sportives, les performances artistiques et la maladie. Quand la connaissance cède le pas à l’ignorance, que la malchance s’acharne et que les limites de la rationalité sont atteintes, la nature humaine s’en remet presque logiquement au superstitieux.

Maintenant, l’influence de la superstition chez les dirigeants d’entreprise est souvent surestimée, voire romancée. D’abord, parce que la superstition relève beaucoup de l’intime et qu’elle est socialement connotée, il est quasi impossible d’avoir une donnée vraiment fiable sur son ampleur. Ensuite, parce que les quelques dirigeants qui avouent avoir parfois recours à la superstition, le font de manière rationnelle. Lorsqu’ils sont confrontés à une situation d’une extrême complexité, la superstition peut agir comme un « brainstormer », mais en aucun cas comme une autorité décisionnelle.  

À l’ère de l’IA et des supercalculateurs, l’humain demeure irrémédiablement en quête de sens, oscillant entre raison et intuition. Et comme le soulignait, avec malice et sagacité, Stephen Hawking, « Non seulement Dieu joue aux dés, mais il les jette parfois là où on ne peut les voir. » Preuve que, même face à la toute-puissance du savoir, l’incertitude et le mystère conservent leur place dans nos esprits.


Publié le vendredi 11 avril 2025 . 4 min. 00

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