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Les dirigeants face à l’illusion du pouvoir

Publié le mardi 26 septembre 2017 . 4 min. 10

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Le leadership est un sujet « clair-obscur » qui fascine à peu près autant qu’il dérange. Pour certains il désigne une forme de pouvoir charismatique permettant d’obtenir sans beaucoup d’effort, l’adhésion à ses propres idées. Pour d’autres, le leadership est une dérive du pouvoir dont la modalité pratique est la manipulation et la finalité concrète la soumission. Ces 2 visions du leadership sont tout à fait acceptables mais elles sont loin d’épuiser le sujet.


Aujourd’hui, je vous propose d’aborder deux aspects du leadership que nous enseigne Tolstoï dans Guerre et Paix, notamment au moment de la campagne de Russie et de la fameuse défaite de Napoléon 1er face aux troupes du Général KoutouZov.


Le premier enseignement est qu’aucun général ou leader n’a jamais eu le contrôle total des évènements. Même les plus grands souverains ont subi, malgré eux, le cours de l’histoire. En l’occurrence, l’issue de la Campagne de Russie aurait-elle été la même sans les conditions extrêmes de l’hiver Russe de 1812 ? Contrairement à certains mythes et certaines superstitions, les dirigeants d’entreprises sont également loin de tout contrôler. Un ancien CEO d’une entreprise du CAC 40 me confiait : « Je me demandais parfois si je contrôlais vraiment cette entreprise ou si c’est finalement elle qui m’imposait les choix que je faisais ». En fait, le nombre de facteurs qui échappent au contrôle et à la volonté des dirigeants est juste impressionnant. Cela va de la volatilité du prix des devises et des matières 1ères, à une internationalisation sans précédent de la concurrence, en passant par une course effrénée aux innovations, sans compter les incertitudes fiscales, la judiciarisation de la société et l’instabilité politique. Ceux qui comme Jean-Marie Messier ont cru à un moment donné avoir tout compris du monde dans lequel ils vivent, payent cher, et leurs actionnaires avec, la leçon de modestie qu’impose notre époque aux dirigeants. L’illusion du pouvoir c’est de croire que l’essentiel est toujours sous contrôle, c’est sous-estimer la force des vents contraires, c’est faire une confiance aveugle à la rationalité de ses prévisions, c’est ériger ses propres intuitions au rang de théorème et penser que l’expérience est un substitut efficace à la remise en cause de ses acquis.


Le second enseignement de Guerre et Paix est la relative importance du chef par rapport au moral et à l’ambition des troupes. Tolstoï montre bien que lorsque les troupes russes ont décidé de gagner, elles gagnent et ce, malgré leur infériorité numérique. Cet épisode de l’histoire souligne à quel point la volonté du dirigeant est à la fois nécessaire et insuffisante pour espérer mobiliser un collectif vers la victoire. En effet, rares sont les salariés qui forcent leur talent parce que leur dirigeant manifeste une irrépressible envie de gagner.  Derrière cette envie, on trouve parfois le vif espoir que celle-ci soit contagieuse, qu’elle retombe en pluie fine sur le corps social, lequel va tout naturellement se mobiliser pour faire réussir la stratégie. Et si cela ne suffit pas, on aura recours à des dispositifs - tantôt incitatifs, tantôt coercitifs - pour que les actes s’alignent sur la parole et que la prophétie budgétaire se réalise.   Mais tout ça ressemble souvent à du bricolage organisationnel derrière lequel on trouve un dirigeant ambitieux qui maitrise assez mal les acquis de base des sciences sociales concernant l’action collective, la vie organisationnelle, et les jeux de pouvoir qui sous-tendent les comportements et les décisions.


Ce constat doit inciter à concevoir le leadership comme un phénomène d’influences réciproques entre les acteurs. De facto, le dirigeant qui fait preuve de leadership manifeste cette « intelligence politique », ce sens du collectif à partir duquel la mobilisation et la coopération devient réellement possible.


Ici, l’illusion du pouvoir c’est de croire qu’il y a ceux qui en ont et ceux qui n‘en ont pas. C’est oublier que chaque salarié a le pouvoir de n’offrir que le minimum attendu. Et c’est sous-estimer l’importance déterminante de cette chose précieuse qui ne s’achète pas et qui s’appelle la bonne volonté.


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