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La stratégie face aux dérives de la valeur actionnariale

Publié le mardi 4 octobre 2016 . 3 min. 31

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Si vous allez sur le site Internet de n’importe quelle grande entreprise, vous constaterez que la stratégie à le plus souvent comme objectif la création de valeur. Mais que signifie en fait créer de la valeur ? Et bien, cela dépend du contexte.


Si vous êtes un stratège, la valeur d’une offre est le prix que vos clients sont prêts à payer pour l’obtenir. Apple a ainsi réussi à nous convaincre de payer 1000 euros pour un smartphone, alors que Dacia nous a fait accepter de payer 7 500 euros pour une voiture. Créer de la valeur, c’est mobiliser des coûts pour légitimer un prix aux yeux des clients. La stratégie consiste ainsi à créer de la valeur au-delà des coûts et cette valeur ajoutée est partagée entre les différentes parties prenantes de l’entreprise : les salariés, les clients, les actionnaires, ou l’Etat, notamment sous la forme de la bien nommée Taxe sur la Valeur Ajoutée.


En revanche, si vous êtes un financier, le mot valeur a un sens totalement différent. Il s’agit ici de valeur actionnariale, et créer de la valeur c’est garantir aux actionnaires une rentabilité du capital supérieure à la moyenne. Or, cette notion de valeur actionnariale pose deux problèmes majeurs.


• Tout d’abord, elle postule que l’entreprise a pour objectif l’enrichissement des actionnaires, ce qui relève de la politique et non de l’économie. Le rôle des entreprises, c’est de créer des richesses, afin de contribuer à la prospérité collective. Rien ne suppose a priori que les actionnaires doivent accaparer ces richesses. Au passage, il faut souligner que contrairement à ce qu’on entend trop souvent, les actionnaires ne sont pas les propriétaires de l’entreprise. Une entreprise est une personne morale, elle n’a pas de propriétaires. Les actionnaires détiennent un droit de vote et le droit de percevoir des dividendes, mais ils ne possèdent pas l’entreprise. La différence est considérable : si vous êtes propriétaire d’un chien et que votre chien mord un passant, vous êtes responsable des conséquences. En revanche, si vous êtes actionnaire de BP et qu’une plateforme pétrolière de BP pollue le Golfe du Mexique, vous n’êtes pas responsable : la seule conséquence pour vous est une érosion votre investissement.


• La deuxième limite de la valeur actionnariale est technique : si vous demandez à tous les dirigeants de dégager une rentabilité supérieure à la moyenne de leur industrie, mécaniquement cette moyenne augmente. On est ainsi passé d’une exigence de 7 % de retour sur capitaux investis, à 9, puis à 12, puis à 15 ! Or, dans de nombreuses industries, il est impossible d’atteindre de tels niveaux de rentabilité. De fait, bien des dirigeants, uniquement évalués, promus et rémunérés en fonction de leur capacité à créer de la valeur actionnariale, sont incités à manipuler cet indicateur, par exemple en cédant des actifs, en rachetant des actions ou en se lançant dans des opérations de fusions acquisitions trop risquées.


Il est temps de remettre la finance à sa juste place. Elle a pour mission de trouver les capitaux nécessaires à une entreprise et de placer au mieux les excédents qu’elle dégage. En aucun cas la finance ne doit se substituer à la stratégie. Jack Welch, l’ancien directeur général de General Electric, a déclaré que la valeur actionnariale était l’idée la plus stupide du monde. Il a raison : il est urgent de nous débarrasser de cette idée stupide, avant qu’elle ne corrompe définitivement notre système économique.


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