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L’expérience menée dans l’usine Western Electric de Hawthorne, près de Chicago, de 1924 à 1933, est une des plus célèbres de l’histoire des sciences sociales. Outre ses conclusions sur la motivation au travail, cette expérience a permis au psychologue et sociologue australien Elton Mayo d’identifier ce qu’il ne faut jamais faire si vous ne voulez pas être exclu d’un groupe. Vous avez certainement vous aussi repéré ces règles lorsque vous étiez à l’école primaire. Qui dans votre classe était le plus souvent exclu du groupe ? Essentiellement deux types d’individus : ceux qui travaillent trop ou trop bien, et ceux qui ne travaillent pas assez ou pas assez bien.


Si vous travaillez mieux ou plus que les autres, vous envoyez en effet un message implicite : c’est que les autres membres du groupe pourraient mieux faire. Réciproquement, si vous travaillez moins ou moins bien que les autres, le groupe risque de considérer que vous vivez aux dépens du collectif. Pour ne pas être exclu du groupe, la règle est donc simple : vous devez rester dans la moyenne, ni trop au-dessus, ni trop en-dessous.


Ce constat désolant d’uniformité illustre ce qu’il est convenu d’appeler la tyrannie de la moyenne : la pression sociale a tendance à niveler les écarts, pour ne conserver qu’un égalitarisme de bon aloi. Bien entendu, cela étouffe les talents individuels, stigmatise les différences et bride la créativité.


Plus largement, décider en fonction de la moyenne vous expose à deux principaux risques.


Premièrement, en choisissant des solutions moyennes, vous risquez paradoxalement de ne faire que des mécontents. Un exemple fameux est celui de l’armée de l’air américaine, qui dans les années 1950 décida de concevoir un cockpit idéal pour tous ses pilotes. Cent quarante dimensions physiques de 4 063 pilotes furent relevées, comme la longueur des bras et des jambes, la distance entre l’œil et l’oreille, ou la largeur des hanches. Le cockpit idéal devait être conçu en fonction de la moyenne de chacune de ces dimensions. Or, un jeune lieutenant découvrit que ces mesures moyennes ne correspondaient à aucun des 4 063 pilotes : certains avaient par exemple des jambes plus courtes que la moyenne, mais des bras plus longs. Pire encore : seuls 3,5 % des pilotes ne présentaient que trois mesures moyennes parmi les 140. Le pilote moyen n’existait pas. L’armée de l’air préféra donc laisser à chaque pilote la possibilité de régler son cockpit lui-même. On peut bien entendu extrapoler cette anecdote à toutes les politiques qui ciblent les classes moyennes, l’écolier moyen, l’électeur moyen, voire le Français moyen. Toutes ces moyennes sont des mythes statistiques, qui ne correspondent à aucune personne réelle.


Deuxièmement, la focalisation sur la moyenne peut déclencher des machines infernales. Elle explique par exemple les exigences toujours plus voraces des investisseurs, qui poussent à fermer des entreprises pourtant rentables, ou les rémunérations toujours plus folles des dirigeants des grandes entreprises, qui ne reposent plus sur aucune justification économique : dans les deux cas, une performance est considérée comme bonne ou une rémunération comme attrayante non en fonction de son montant absolu, mais en termes relatifs. Il faut faire mieux ou gagner plus que la moyenne des autres. Bien entendu, tout le monde cherche alors à être au-dessus de la moyenne, et par effet boule de neige, la moyenne ne cesse d’augmenter, jusqu’à atteindre des niveaux absurdes.


Par conséquent, méfiez-vous de la tyrannie de la moyenne. Sous son aspect anodin, la moyenne recèle bien des dangers.


Publié le lundi 03 février 2025 . 3 min. 44

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