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Quand la Bourse préfère les investisseurs aux clients

Publié le mardi 24 octobre 2017 . 3 min. 26

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Dernièrement, la valorisation boursière du constructeur californien de voitures électriques Tesla a dépassé celle de BMW, pour atteindre le montant astronomique de 61 milliards de dollars. Or Tesla n’a vendu que 76 285 voitures en 2016, soit 30 fois moins que BMW, et alors que BMW a dégagé un profit avant impôts de 9,6 milliards d’euros, Tesla a subi une perte de 675 millions de dollars. Au total, la valorisation de Tesla dépasse les 800 000 dollars par voiture vendue, et qui plus est vendue à perte. Tesla perd en effet près de 9000 dollars par voiture, alors que BMW en gagne plus de 4000.

 

De son côté, la valorisation de Uber atteint les 70 milliards de dollars, alors que son déficit s’est élevé à 2,8 milliards en 2016 et que ses pertes cumulées sur les trois dernières années dépassent les 5 milliards. De même, Delivery Hero, filiale de l’Allemand Rocket Internet et maison mère des sociétés de livraison de repas Foodora et FoodPanda, a récemment été valorisée à plus de 4 milliards d’euros lors de son introduction en Bourse, alors que son activité a toujours été déficitaire.


Vous vous demandez certainement comment des entreprises apparemment aussi peu performantes peuvent avoir une telle valeur aux yeux des investisseurs. Bien entendu, selon la théorie financière, la valeur d’une entreprise est l’actualisation de ses résultats futurs. Par conséquent, on peut tout à fait accepter qu’une entreprise soit ponctuellement déficitaire si ses pertes sont compensées par l’hypothèse d’un profit à venir.


Reste qu’en temps normal, la croissance d’une entreprise résulte de l’accumulation de ses bénéfices, qui lui permet de se développer, mais aussi de contracter des dettes et d’attirer des investisseurs. Or, dans le cas de Tesla, de Uber ou de Delivery Hero, il semble que seuls les investisseurs assurent la croissance, voire la continuité d’exploitation. L’activité, en elle-même, est lourdement déficitaire : ce sont les levées de fonds, et non les clients, qui payent les salaires, les loyers et les fournisseurs. Peut-on pour autant faire ainsi abstraction des résultats actuels pour se focaliser sur les résultats futurs ? Une entreprise peut-elle oublier qu’elle doit gagner de l’argent ? Les investisseurs peuvent-ils remplacer les clients ?


D’un point de vue stratégique, s’appuyer sur un modèle économique non rentable est une hérésie. Toute stratégie a pour objectif de créer de la valeur au-delà des coûts, afin d’assurer une rentabilité pérenne, si possible supérieure à celle des concurrents. Parfois, on peut chercher à éliminer un concurrent en pratiquant des prix très bas. C’est ainsi que Delivery Hero a poussé à la faillite son concurrent belge, Take Eat Easy, fondé en 2013, qui avait tout de même levé 16 millions d’euros. Reste qu’une fois la concurrence écartée, l’activité doit impérativement redevenir rentable.


En fait, on peut se demander si cette dérive n’est pas justifiée par des considérations d’optimisation financière (puisqu’aucun placement ne rapporte plus, vous pouvez vous permettre de prendre des risques sur ce qui pourrait rapporter un jour), voire d’optimisation fiscale (les pertes sont beaucoup moins problématiques si vous pouvez légalement les déduire). Espérons tout de même que ces caricatures de capitalisme resteront au mieux des curiosités et au pire des anomalies.


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