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Alerte à l'addiction aux smartphones

Publié le mercredi 25 octobre 2017 . 3 min. 24

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Sommes-nous encore capable de décrocher ? De couper ce portable qui nous réveille la nuit, peut sonner à tout moment de la journée, et nous intime l’ordre de répondre en ne cessant jamais, finalement de mobiliser notre attention? Que faire face à cette mobilisation totale qui qualifie en tous points en effet  la relation de dépendance que nous entretenons avec nos smartphones ?


Pour Maurizio Ferraris, qui pose ses questions dans un essai paru aux Presses Universitaires de France, les appareils de mobilisation de l’intentionnalité que constituent nos téléphones mobiles sont en fait d’abord des petites machines à recevoir des ordres.


Grâce à elles, ne sommes-nous pas insensiblement entrés dans le règne de l’absolue disponibilité, c’est-à-dire dans l’empire de la convocation permanente? Car qu’est-ce qui nous oblige à répondre, au fond ? Serait-ce ce lien qui nous unit à nos correspondants et qui nous fait tendre vers une « hyper-responsabilité » à l’égard de celle ou celui qui nous  lance un appel ? Ce n’est pas seulement cela nous dit l’auteur : ce qui nous oblige à répondre c’est en premier lieu le régime de la documentalité qu’instaure ces petits objets à haute densité technologique. Ceux-ci ne l’oublions pas demeurent avant tout des espaces permettant d’enregistrer des faits, de mémoriser à tout instant de la journée des documents de toutes sortes. Autrement dit ces machines qui paraissent dociles et inoffensives ne font qu’instaurer en fait un nouveau régime de pouvoir. Comme l’explique très bien l’auteur :  il ne peut jamais y avoir de pouvoir sans enregistrement.


Mais alors que faire ? Peut-on encore se soustraire à la puissance de ce pouvoir indolore qui consigne nos faits et gestes, nos déplacements aussi bien que nos achats ? Nos smartphones nous éloignent-ils finalement de la civilisation alors que nous pouvions croire à l’inverse qu’ils constituaient pour beaucoup, 50% de la population mondiale tout de même,  un véritable outil au service de notre mobilité et de notre indépendance ? Dans le dernier tiers de l’ouvrage, après avoir mis en garde contre une société de surveillance généralisée, Ferraris se montre finalement beaucoup plus optimiste que pouvait laisser penser la première partie de son dispositif critique. Car au fond, analyse l’auteur, «  notre dépendance structurelle est aussi une ouverture culturelle, et il est sûr qu’aujourd’hui, bien plus qu’au temps des mass médias, la culture est accessible à un nombre extraordinairement important de personnes. (…) Pour la première fois, l’humanité ajoute-t-il dispose d’une bibliothèque, d’une cinémathèque et d’une discothèque infinie. »


Au final, ce livre peut être lu comme un avertissement citoyen par rapport à l’usage que nous faisons de nos outils de correspondance quotidiens. A ce titre il paraît important de garder à l’œil, sur un plan aussi bien éthique que juridique, de garder une certaine maîtrise de nos productions de traces digitales.  Il peut être également considéré comme un appel franc et massif  à se saisir de ces objets connectés et vigilants pour renouveler l’offre culturelle disponibles sur les réseaux : là apparaît comme centrale la responsabilité des éditeurs de nouveaux médias. C’est aux entreprises médiatiques et culturelles en effet, singulièrement en Europe, qu’il revient de se mobiliser autant que possible pour se saisir de cette opportunité historique d’ouverture didactique et éducative que constituent ces puissants outils de captation de l’attention massive.


D'APRÈS LE LIVRE :

Mobilisation totale

Mobilisation totale

Auteur : Maurizio Ferraris
Date de parution : 24/08/2016
Éditeur : PUF
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