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L'emploi est mort, vive le travail

Publié le lundi 29 mai 2017 . 3 min. 42

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Savons-nous dans quel monde technique nous vivons ? Savons-nous comment fonctionnent tous les systèmes notamment informatiques qui nous environnent, et qui sans aucun doute téléguident nos actions quotidiennes ? nos décisions, nos achats, et sans doute aussi un peu nos votes ?


Pour l’essentiel nous n’en savons rien et sommes bien incapables d’en appréhender la pleine complexité. En quelques microsecondes se sont des milliards de données qui circulent grâce aux algorithmes et cette quantitié est pour nous, pardon de devoir le dire sur cette antenne, tout simplement inconcevable. Ce sont proprement les machines qui détiennent ce savoir que l’on a déposé en elles ; et cela même nous feignons de l’ignorer, alors même que nos modèles d’existence sont radicalement soumis aujourd’hui au marketing de masse et à l’automatisation. Face aux immenses possibilités offertes par le calcul intensif et le maniement quantitatif de la donnée, nous ne sommes plus détenteurs d’une quelconque capacité à contrer l’anticipation par ces systèmes prévisionnels de nos moindres pulsions.


Pour Bernard Stielger l’auteur de ce petit ouvrage édité aux éditions Mille et une nuits, L’emploi est mort vive le travail, nous sommes tous, en particulier acteurs engagés dans l’action économique, les victimes consentantes d’un phénomène de prolétarisation. Par prolétarisation, il entend ici non pas une paupérisation mais un effacement du savoir, une destruction progressive de ce que nous sommes capables de comprendre, au bénéfice de systèmes informatiques que nous utilisons sans cesse. Or ce sont ces systèmes qui deviennent de plus en plus intelligents quand nous tendons, plus que nous le croyons, à nous désaisir de toute connaissance intrinsèque.


Cette crétinisation, autre mot aimable que Bernard Stiegler emploie pour se faire entendre et qu’il applique en particulier aux élites économiques, il le destine notamment à Alan Greenspan, le grand patron de la réserve fédérale américaine avouant ne plus rien comprendre à l’économie au moment de la crise des subprimes.


Or cette tendance constitue bien entendu un problème grave pour l’économie elle-même, pourquoi cela? Eh bien parce qu’elle tend à appauvrir la qualité des existences de chacune et de chacun aussi bien que de l’expérience du travail personnel et collectif. Alors que faire ? Pour Stiegler il convient de désautomatiser notre rapport au travail, retrouver des savoir-faire capacitants, mettre l’accent sur le savoir-vivre, réinstaller au cœur de la collaboration humaine le partage des savoirs.


Permettre enfin à ce qui n’est pas strandardisable de reprendre le pouvoir sur ce qui l’est. L’auteur prend l’exemple ici du violoniste, pour illustrer le fait que «  travailler, c’est mettre en oeuvre une faculté d’inventer à partir d’automatismes reçus, que l’on a d’autant mieux intériorisés que l’on est capable de les désautomatiser. » Et plus loin : « Le virtuose devient artiste lorsqu’il s’avère capable d’inverser à partir de ces automatismes acquis dans l’imprévu, une bifurcation, une interprétation au-delà des automatismes propres à l’instrument. » C’est alors que l’interprétation et la création redeviennent possibles, et même souhaitables.


Ce livre d’une petite centaine de pages, pour l’essentiel un entretien avec le journaliste Ariel Kyrou, développe des idées importantes développées par l’un des rares philosophes à s’intéresser de près aux questions économiques, notamment via l’association Ars Industrialis. Il constitue en cela une introduction accessible à une œuvre réputée parfois difficile et donnera enfin des forces à celles et ceux pour qui la culture est au fondement du développement économique. Et non l’inverse.


D'APRÈS LE LIVRE :

L'emploi est mort, vive le travail !: Entretien avec Ariel Kyrou

L'emploi est mort, vive le travail !: Entretien avec Ariel Kyrou

Auteur : Bernard Stiegler
Date de parution : 20/05/2015
Éditeur : Fayard/Mille et une nuits
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