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La leçon de management de Blaise Pascal

Publié le jeudi 25 février 2016 . 3 min. 33

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On connaît l’effrayant Génie français, Blaise Pascal, sous les traits du géomètre, du théologien, du philosophe ou de l’écrivain, celui qui à l’occasion des Provinciales transforme la langue française au point de lui donner pratiquement la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Nous aurions tort cependant de mettre de côté des thèmes décisifs de la pensée pascalienne comme l’exercice du pouvoir et la dialectique force/justice.

 

Dans un court texte intitulé Trois discours sur la condition des Grands, qui ne compte que quelques pages, Pascal soumet au futur Duc de Chevreuse une série d’observations pour bien se conduire avec ses sujets. Mettons le projecteur ici sur sa manière d’éclairer aussi bien les dirigés que les dirigeants.

 

Pour Pascal les grands emplois toujours nous aveuglent sur nous-mêmes. Il ne fait aucun doute que le « Grand » (entre guillemets), celui qui exerce un pouvoir, nous dirions aujourd’hui un leader, doit avant toute autre chose être conscient de sa « situation véritable ». En ce sens il doit avoir une double pensée : l’une qui considère sa condition naturelle, un individu pourrait-on dire comme n’importe quel autre, et l’autre, faite de nombreux hasards qui ont fait de lui, ou d’elle, une personne qui n’a pas d’autre choix que de se comporter comme le leader qu’il est aux yeux d’autrui.

 

Pour Pascal, nous le savons bien, cette position sociale ne concerne que l’ordre de la chair, et non l’ordre de l’esprit et de la science, encore moins l’ordre du coeur. La preuve en est que, s’il perdait la capacité de satisfaire les désirs de ses subordonnés, le décideur perdrait immédiatement du même coup leur amitié : « ce n’est point votre force et votre puissance naturelle qui vous assujettit toutes ces personnes », l’auteur des trois discours est catégorique sur ce point. Du reste, désirer dominer hors de son ordre, c’est pour le leader être ou bien tyrannique ou bien tout bonnement ridicule. Le propre du bon dirigeant c’est celui qui simplement se montre capable d’associer les autres à sa propre puissance mondaine. Voir ici les recommandations faites au futur Duc: « Contentez leurs justes désirs ; soulagez leurs nécessités ; mettez votre plaisir à être bienfaisant ; avancez-les autant que vous le pourrez. »

 

De cette distinction entre les grandeurs naturelles et grandeurs d'établissement, le mot est bien choisi, notre janséniste va tirer une règle d’autonomie de pensée. Pour Pascal en effet, c’est le respect seul qui est dû aux puissants, mais pas l’estime, qui quant à elle est d’un tout autre ordre. « Il n’est pas nécessaire, parce que vous êtes duc, que je vous estime, mais il est nécessaire que je vous salue » lit-on dans le 2ème discours. Il n’est pas interdit d’estimer le chef non, mais pour cela il faut aussi qu’il soit honnête homme. Sans quoi seul le respect lui est dû, mais pas plus.

 

Certes notre monde n’est plus celui du XVIIème siècle, le pouvoir ne se transmet plus, ou presque plus, par la naissance. En revanche, cette dialectique du leader et de ses suiveurs n’a pas complètement disparu et l’avertissement de Pascal demeure bien valide : puisqu’il convient toujours de distinguer la fonction de celui qui l’habite, c’est pour des raisons proprement morales qu’il nous appartient de jouer notre fonction sociale comme un rôle.


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