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Partage, usage collectif : cerner les biens communs

Publié le mercredi 4 juillet 2018 . 4 min. 13

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Que nous apprennent les logiciels libres, le partage de véhicules ou les vélos comme le Vélib et les nouveaux Gobee bikes ? Ils sont le signe de l’émergence de profondes mutations des pratiques sociales, faisant une plus grande place au partage et à l’usage collectif.


Or, cette tendance à réinvestir le commun fait l’objet de multiples travaux en économie, en droit, en management et en sciences politiques. Au point qu’il est parfois difficile de savoir comment les notions d’économie collaborative, de coopérativisme, d’économie de pair à pair ou d’activités d’utilité publique se distinguent les unes des autres. Et de comprendre comment elles s’articulent et poussent à la transformation complète des organisations et de leur gestion.


C’est précisément l’objectif assigné à ce premier Dictionnaire des biens communs, édité aux PUF et coordonné par Marie Cornu, Fabienne Orsi et Judith Rochfeld que de tenter d’établir ces définitions, ces distinctions et ces évolutions importantes de nos sociétés à dominante capitaliste.


Les "communs", ces biens qui appartiennent à tous et à personne


Partons donc du mot clé de cet ouvrage : "commun". C’est Cicéron dans son De Officiis  qui fait cette distinction entre les biens privés et les biens naturels, qui appartiennent à tous les hommes et dont la consommation produit un avantage à chacun sans rien coûter à personne. L’eau est d’ailleurs désignée comme l’exemple typique, aux côtés de l’air, de la mer et de ses côtes, de certains espaces urbains, de ces choses qui sont communes par nature, dédiées à l’usage de tous. Elles sont inappropriables, c’est-à-dire que personne ne peut dire qu’il en est le propriétaire de quelque manière que ce soit. Et ceci échappe à toute dispute et à toute négociation commerciale car leur valeur est subordonnée à la valeur des personnes qui justement en profitent.


C’est pourquoi elles peuvent s’étendre aux richesses culturelles comme la langue ou le patrimoine historique, au sens où l’on parle de patrimoine mondial de l’humanité. C’est la thèse que tend à défendre les travaux de Elinor Ostrom, qui obtint le Prix Nobel d’économie en 2009 pour ses travaux consacrés aux communs.


Mais parler positivement des "communs", c’est omettre d’évoquer cette expression de "tragédie des communs" à laquelle justement les travaux d’Ostrom s’opposent en partie. Selon cette théorie ancienne, on croit pouvoir démontrer que la gestion collective des ressources produit toujours leur disparition rapide par pur effet de surconsommation. Mais c’est ne pas tenir compte des règles d’usage selon Ostrom qui, en fait, permettent au sein d’une communauté de gérer plus efficacement un "commun", un partage des externalités négatives en quelques sorte, qui permet de préserver cette ressource.


Le monde de l'entreprise, très directement concerné


C’est d’ailleurs ce que souligneront avec force les travaux de Heller et Eisenberg, en évoquant paradoxalement une "tragédie des anticommuns", et en montrant que c’est précisément la propriété privée, par le biais des dépôts de brevets par exemple, qui fait obstacle à l’innovation.


On découvre, entrée après entrée, que le monde de l’entreprise est très directement concerné par ces évolutions. Parties prenantes, autogestion, mutuellisme, les différentes formes de gestion collective d’une activité sont présentées. Sont également exposés les modes de production alternatifs qui se développent comme les communautés productives, les coalitions entrepreneuriales et le coopérativisme de plateformes, lequel tente, dans une veine postcapitaliste, de permettre à chacun d’être codétenteur de la plateforme qu’il utilise. Cette logique relationnelle y est décrite comme "souple", "affinitaire", "fondée sur l’équipotentialité" et enfin "contributive", relayant ainsi les travaux du philosophe Bernard Stiegler qui s’appuient sur le principe de partage des savoirs entre producteurs et consommateurs.


Ne cachons pas en conclusion la complexité de ces questions, ni leur volet proprement politique. Du reste, la notion de bien commun, ou de bien public, ainsi que le soulignent les trois coordinateurs de cette oeuvre collective, rencontre des acceptions différentes selon les domaines que constituent le droit, l’économie, la philosophie ou la gestion. C’est ce qui rend cette approche multidisciplinaire du problème d’autant plus précieuse. Et qui fait de cette collaboration universitaire, en somme, un travail d’utilité publique.




D'APRÈS LE LIVRE :

Dictionnaire des biens communs

Dictionnaire des biens communs

Auteur : Marie Cornu-Volatron, Fabienne Orsi, et Judith Rochfeld
Date de parution : 23/08/2017
Éditeur : PUF
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