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Peut-on échapper à la bureaucratie totale ?

Publié le mercredi 28 juin 2017 . 3 min. 45

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L’association du libéralisme et de la technologie a-t-elle tenue toutes ses promesses ? Pour David Graeber il ne fait aucun doute que non, en tout cas sur un point qui est l’augmentation ahurissante de la paperasserie, laquelle n’épargne absolument plus personne. Ni vous, ni moi, ici ou ailleurs. Que l’on soit citoyens, contribuables, parents, salariés ou a fortiori entrepreneurs nous n’y couperons pas, qui que nous soyons : des piles de protocoles, fiches, formulaires, questionnaires, enquêtes nous entourent et sans discontinuer nous sollicitent. Nous sommes entrés explique l’anthropologue, professeur à la London School of Economics, se définissant lui-même comme proche du courant anarchiste libertaire, dans « l’ère de la bureaucratisation totale ». C’est-à-dire, comme s’en inquiétait déjà Max Weber, une cage d’acier dans laquelle toute forme de nuances, de subtilité et de finesse auront bientôt disparue.


Que n’a-t-on entendu toutefois durant la dernière campagne présidentielle sur la nécessité absolue de simplifier les procédures administratives, pour la création d’entreprise par exemple. Et sur l’urgence d’en finir enfin avec ce temps perdu à remplir des documents sans intérêt accaparant une énergie dont le développement économique aurait autrement besoin. Tout porte à croire que les plus libéraux de nos femmes et hommes politiques sont du reste les plus prompts à dénoncer cette main mise administrative, porteuse de tous les maux, sur la vie économique.


Or, c’est la thèse principale de l’ouvrage « Bureaucratie » paru aux Liens qui Libèrent que de montrer que rationalité de marché et augmentation continue de la pression administrative vont de pair. Cette alliance inattendue n’est pas accidentelle : l’auteur note par exemple que si certaines associations professionnelles, syndicats patronaux, banques ou grandes entreprises internationales n’ont de cesse de réclamer un assouplissement du cadre juridique, c’est en oubliant un peu vite que si ce cadre existe c’est le plus souvent à leur demande. Afin de préserver leurs intérêts préalablement défendus par des lobbyistes et avocats négociant en leur nom. Ainsi l’auteur de noter deux éléments trop peu souvent remarqués : d’une part que la société américaine, plus bureaucratique qu’elle ne l’a jamais été, cadre mal nous dit l’auteur avec l’idée que les américains ont d’eux-mêmes. Et que d’autre part la mutation des ultra-bureaucraties soviétiques et maoïstes en sociétés capitalistes radicales s’est faite sans difficulté administrative majeure au sens où la cohabitation d’une bureaucratie de fer et d’un capitalisme frénétique a semblé se faire sans dommage, ni pour l’une ni pour l’autre. L’auteur dénonce, comme n’importe lequel d’entre nous souhaiterait le faire en réalité, la pression que l’amoncellement bureaucratique fait peser sur nos libertés. Page 61 il écrit ceci : « Elles posent des impératifs en jurant qu’ils sont raisonnables ; puis elles découvrent qu’ils ne le sont pas ; elles concluent alors que ce ne sont pas les impératifs qui posent problème, mais l’insuffisance individuelle de chaque être humain. » Car en effet nous ne sommes pas tous égaux face aux lourdeurs du système : certains s’en sortent moins bien que d’autres tel Mammuth, ce personnage joué par Gérard Depardieu, film dans lequel un ancien ouvrier suit les conseils d’une caisse de retraite lui indiquant « d’aller sur le site » afin de récupérer ses anciennes fiches de salaires et compléter ses droits. C’est alors qu’il se rend péniblement sur son ancien lieu de travail, où l’usine a fermé, et où rien ni personne n’est en mesure d’apporter la moindre réponse à ses demandes.


Cet ouvrage donc, Bureaucratie, se saisit de façon percutante d’un problème quasi-universel, en n’hésitant pas à prendre appui sur des exemples vécus, et en nous rappelant surtout que l’humanité, quelque définition qu’on en ait, mérite mieux que de passer son temps à remplir des formulaires.


D'APRÈS LE LIVRE :

Bureaucratie

Bureaucratie

Auteur : David Graeber
Date de parution : 07/10/2015
Éditeur : LES LIENS QUI LIBERENT EDITIONS
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