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Comment Socrate et Xénophon ont inventé le management

Publié le mardi 2 février 2016 . 4 min. 24

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Après un cursus en gestion, on pense d’ordinaire que le management commence avec Taylor ou Fayol. ; sans s’interroger sur le fait que des domaines comme la logistique, le commerce, la production… remontent en réalité aux origines de l’humanité et donc à la nuit des temps.

 

Or, le plus ancien des textes qui traite de management est bien l’Economique de Xénophon, écrit au siècle de Périclès, autrement mieux traduit par Etienne de la Boëtie au XVIème siècle par : la « ménagerie ». Du reste, le Furetière un siècle plus loin définissait l’économie comme « le mesnagement prudent qu’on fait de son bien, ou de celuy d’autruy… et qui enseigne à bien gouverner une famille, une communauté ».

 

Mais revenons à Xénophon et à ce que l’on pourrait nommer, par égard pour la recherche contemporaine en management, le protomanagement antique. Car c’est à une contre-histoire de toute philosophie du management à  laquelle nous sommes invités. Il est curieux en effet de constater que les grands thèmes d’aujourd’hui, qui peuvent nous paraître originaux et « avancés », tels que le leadership, la responsabilité politique des organisations, l’éthique managériale, y sont d’ores et déjà problématisés. Comme la « corporate governance ».

 

Prenons ce dernier point, le plus surprenant d’entre tous. Chez Xénophon, cette question du rapport du contremaître et du propriétaire est déjà prépondérante. Alors qu’Ischomaque [personnage de L’Economique de Xénophon] s’empresse de convaincre Socrate que le management est une matière qui s’enseigne, celui-ci interroge avec scepticisme : « sans le dévouement -que l’on peut aussi traduire par loyauté ou honnêteté,  à quoi sert, quelle qu’elle soit, la science d’un contremaître ? ». Pour Ischomaque, il suffit d’aligner les intérêts de l’un et de l’autre : « celui donc » assure-t-il, « qui gagne le plus à la conservation du patrimoine et qui perd le plus à sa décadence, est le plus intéressé à le surveiller ».

 

Cette réplique ressemble fort à la réponse donnée précisément par la théorie de l’agence à ce problème d’asymétrie dont elle rend compte, et pour lequel elle suggère des incitations, sur le modèle des stock-options, mettant hypothétiquement un terme aux divergences d’intérêts entre dirigeants et propriétaires d’une société. Cependant, selon Socrate, ce qui pose problème demeure, à savoir comment enseigner ce sentiment préalable à toute science du management ; notamment à ceux qui, dit-il, sont « médiocrement sensibles » à l’appât du gain.

 

De cette rapide analyse nous pouvons tirer au moins trois enseignements. Le premier ; que l’activité managériale est indissociable de la morale. Pour Socrate toute stratégie transactionnelle demeure sous la dépendance du sens éthique individuel de l’agent, c’est-à-dire de sa vertu. Le management est un art éthique et politique. Deuxièmement, nous comprenons qu’au fond Socrate, fondateur de la science morale, est aussi le premier chercheur en management ; ce management qui nous apparaît maintenant sous les traits d’une pratique aussi ancienne que la philosophie elle-même.

 

Enfin nous apprenons que parmi les interprètes contemporains de Socrate, seul Xénophon s’est intéressé au management, problématique absente des œuvres de Platon. Ceci explique très largement pourquoi cette question du management, ou le management comme question, soit restée dans l’ombre du corpus traditionnel des études philosophiques occidentales; ce qui ne signifie pas, tant s’en faut, qu’elle soit philosophiquement sans importance.


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