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C’est un doux rêve de vouloir tirer profit des bienfaits de l’IA ou de sortir du transformisme maquillé en transformation en s’appuyant sur des recettes, des dites bonnes pratiques c’est à dire un « savoir plat et aseptisé pour des exécutants dociles » pour reprendre l’expression du sociologue Michel Chauvière. En effet, transformer avec ou sans IA, c’est faire émerger un environnement capacitant dont la mise en œuvre nécessite une connaissance in situ des situations de travail pour comprendre les données des problèmes et penser les conditions de possibilité des réponses instrumentales et surtout organiques.
C’est pour cette raison que nous n’avons jamais eu autant besoin de théories dans les organisations. Mais il y a un préalable : dissiper une confusion courante qui entrave chez les managers et les dirigeants tout commerce avec le réel et donc la compréhension des situations de travail :  la confusion entre le platonique et le théorique.


Disons-le clairement, il n’y a pas de connaissance sans théorie et il est impossible de transformer à bon escient sans connaissance. La théorie est toujours liée à la pratique et n’est rien d’autre que ce qui permet de lever le voile des apparences quand le platonique, n’a qu’un « caractère purement idéal, sans rien de matériel ou de charnel » nous dit le Robert. La théorie n’est donc pas platonique contrairement aux idées reçues et bien ancrées dans les organisations.


Sans théorie, impossible de distinguer les faits des fables comme le dit Hume, les causes des effets mais aussi de faire la part des choses entre les effets. La théorie nous dit ainsi Althusser est une « pratique spécifique qui s’exerce sur un objet propre et aboutit à son produit : une connaissance. Considéré en lui-même, tout travail théorique suppose donc une matière première donnée, et des « moyens de production » (les concepts de la « théorie » et leur mode d’emploi : la méthode) ». En ce sens, un manager se doit d’être un praticien de la théorie car plongé dans une rivière d’apparences au sein des organisations avec la juxtaposition des dispositifs de gestion, il a besoin de théories, pour comprendre la « pensée de derrière » et d’avoir le discernement nécessaire afin d’agir avec justice et justesse et surtout ne pas confondre les deux.


L’importance de la théorie pour la pensée et l’action soutenable soulève d’ailleurs un autre angle mort : le statut de la vérité dans les organisations. Dans une entreprise biberonnée au pragmatisme et à l’utilitarisme (je parle ici des courants philosophiques), nous finissons par oublier que ce n’est pas parce que quelque chose est efficace, qu’elle est vraie et/ou juste, que la sincérité n’est pas la vérité. Comme le note à juste titre Jacques Le Mouël, « si l’efficacité est la valeur clé du management » et donc si nous faisons comme si ce qui est efficace est vrai, « nous sommes mal partis pour mobiliser l’intelligence de l’entreprise ». A méditer !


Dans cette optique, miser plus sur la théorie et moins sur les recettes est une des conditions essentielles pour transformer à bon escient et ainsi rompre notamment avec le mythe d’une conduite du changement capable de réparer les hérésies d’un management hémiplégique nourrie par une pensée rivée sur les apparences et biberonnée au mythe de la solution. C’est pourquoi, le meilleur moyen de former des bons praticiens, c’est aussi de leur enseigner des « théories ». Je suis donc d’accord avec Jacques Le Mouël, pour qui, je cite « viser la modification de comportements précis n’implique pas du tout une conception étroitement utilitaire de la formation. Il est possible que le meilleur moyen de former un bon « praticien » soit en fait de lui enseigner des « théories », et même de lui donner ce qu’on appelle parfois une « culture générale ». Dans ce siècle de transformations, il est encore temps d’écouter l’appel de Michel Crozier : « Le temps des technocrates était le temps des solutions. Il nous faut maintenant passer au temps des problèmes…l’homme des solutions est en fait de plus en plus anachronique ».


Publié le vendredi 24 janvier 2025 . 4 min. 25

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