La question de la réussite est toujours intéressante à poser.
Quel a été le chemin qui nous a conduit au succès ?
Rétrospectivement, nous nous rendons compte que nous y avons été pour beaucoup mais que bien d’autres personnes y ont contribué. Le milieu du spectacle nous a, depuis longtemps, habitué lors des cérémonies de remise de prix à la mise en avant de toutes les personnes qui, de près ou de loin ont été partie prenante du projet gagnant.
En revanche, la notion d’équipe est souvent moins présente dans le travail, où chacun cherche à résoudre ses problèmes ou construire ses projets en ne voulant compter que sur ses propres forces. Ceci est le fruit d’une éducation où en effet la réussite reste personnelle et où le partage du savoir ne fait pas partie des méthodes les plus valorisées. Cette vision très individualiste marque vite le pas.
C’est là où il faut accepter d’apprendre à compter sur les autres.
A partir de ce constat, deux chercheurs canadiens, Adrien Payette et Claude Champagne ont conçu une méthode nommée « co-développement », familièrement connue sous le nom de co-dev.
Cette méthode a connu un grand succès outre atlantique et se propage depuis quelques années dans les entreprises françaises.
Ils ont publié de nombreux ouvrages pour décrire la méthodologie qui est très précise. On peut citer : « Le co-développement professionnel » édité aux Presses de l’Université du Québec en 1997.
Le principe de base est de réunir un groupe de personnes rencontrant les mêmes problématiques professionnelles pour mobiliser leur intelligence collective et trouver des solutions à des problèmes communs grâce à l’écoute et aux témoignages des participants.
Il faut bien sûr au départ des personnes qui croient à l’idée qu’on peut apprendre des autres. Le co-développement peut alors permettre de mieux comprendre ses problèmes, de s’ouvrir à d’autres visions, d’identifier des nouvelles stratégies d’action.
Payette et Champagne ont édicté 6 principes de base
1/ La pratique a des savoirs que la science ne produit pas.
2/ Apprendre une pratique professionnelle, c’est apprendre à agir.
3/ Echanger avec d’autres sur ses expériences permet des apprentissages qu’on n’obtiendrait pas autrement.
4/ Le praticien en action est une personne unique dans une situation unique.
5/ La subjectivité de l’acteur est aussi importante que l’objectivité de la situation.
6/ le travail sur l’identité professionnelle est au cœur du co-développement.
La méthode elle -même est très structurée :
Il s’agit de réunir un groupe de 10 personnes maximum pour une 1h30 à 2 heures en plusieurs séances..
Les rôles sont répartis entre un « client », c’est-à-dire le membre du groupe qui soumet son problème. Il va alors l’énoncer. Les autres membres du groupe vont l’écouter et ensuite lui poser des questions (à ce stade, il n’y a pas de suggestion à faire) pour l’aider à mieux formuler son questionnement.
Une fois la formulation stabilisée (on parle de « contrat d’aide »), les « consultants vont pouvoir suggérer de solutions, des pistes. A ce stade, le client doit écouter.
A l’issue de cette étape, il va pouvoir élaborer son plan d’action.
Chaque étape ne doit pas dépasser 20 minutes car le respect du timing est très important.
Pour cela, il faut un animateur qui aura travaillé en amont avec le « client ».
On le comprend : le codev est basé sur l’entraide, la bienveillance, l’écoute, le respect, loin du jugement ou de la compétition.
Il faut aussi se porter garant de la confidentialité des informations partagées, car certaines peuvent relever de l’intimité des personnes
La confiance est au centre de cette méthode. Sans oublier la convivialité !
Mais venant d’auteurs se nommant Payette et Champagne, c’est une évidence !
Publié le jeudi 31 octobre 2024 . 4 min. 31
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