Vouloir le bonheur au travail : est-ce bien sérieux ?
Je réponds NON !
Désolée pour tous les acteurs du business de la bonheurisation !
Le travail, en tant qu’activité humaine, peut vous apporter beaucoup : de la socialisation, de la compétence, de la reconnaissance, de l’action, de l’argent … mais pas le bonheur.
Comme l’argent, il y contribue seulement, ce qui est déjà bien mais qui est loin de cette attente du bonheur, du moins dans sa définition.
Le bonheur est un état DURABLE qui dépend de bien autre chose que du seul travail : attendre un bébé, trouver l’appartement de ses rêves, être amoureux rendent heureux indépendamment de son évolution professionnelle.
Le bonheur est un idéal très personnel. Nous ne sommes pas heureux pour les mêmes raisons, vouloir mettre en place des bonnes pratiques de bonheurisation est un non-sens.
Enfin, être heureux peut renvoyer à un trait de caractère… il y a les schtroumpfs content et les schtroumpfs tristes, les « toujours contents » et les « jamais heureux ».
On mesure la variabilité de la notion de bonheur ! Sa variabilité et du coup, son incommensurabilité !
De plus, le bonheur n’est pas une vertu, ce qui implique qu’on ne peut pas se former au bonheur, comme on peut le faire au courage ou à la tempérance.
Non, je ne t’apprendrai pas à être heureux ….
C’est là où la philosophie, et plus particulièrement une relecture du texte de Simone Weill : « L’enracinement » par le philosophe Yann-Hervé Martin, nous livre quelques clés .
Il y est évoqué : « les besoins de l’âme ». Quels sont-ils ?
- Le besoin d’ordre au sens d’éliminer les injonctions contradictoires
- Le besoin de responsabilité qui renvoie au sentiment d’utilité
- Le besoin d’obéissance, qui traduit le besoin d’obéir à des règles qu’on reconnait, aux exigences de sa conscience
- Le besoin d’égalité, qui amène à ne pas confondre la personne avec sa fonction
- Le besoin de risque et de sécurité qui implique la part d’action, au risque d’échouer. Dans cette vision, le bonheur ne peut être que dans l’action !
Le bonheur se traduit alors par la satisfaction de ces besoins universels.
Et cette satisfaction (au sens étymologique du mot latin satis = avoir « assez ») de chacun de ces besoins, éviterait à tout un chacun d’aller travailler la « boule au ventre » ou mieux la « mort dans l’âme » !
Une réflexion puissante qui pousse à l’action.
Publié le mardi 11 mars 2025 . 2 min. 49
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