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Ces managers qui ont peur d'être supplantés

Publié le mardi 14 septembre 2021 . 4 min. 56

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Vous avez peur de déléguer ? Vous regardez avec méfiance tout nouvel arrivant dans l’entreprise ? Vous vous sentez en compétition avec vos collègues ? Vous vous débrouillez pour recruter des personnes peu talentueuses ou sans ambitions ? Vous rechignez à envoyer vos collaborateurs en formation ?


Ou bien, vous observez ces comportements chez votre manager ?


Si vous avez répondu OUI à ces questions, vous êtes certainement atteints du syndrome de Chronos.


Ce terme décrit le comportement de ceux ou celles qui développent une crainte pathologique d’être dépassés par les autres. Ces personnes vivent dans la peur permanente d’être supplantées, ce qui les amène à développer des comportements très négatifs à l’endroit de ceux qu’ils perçoivent comme des menaces.


La dénomination de ce syndrome nous vient de la mythologie grecque. Chronos est le second fils de la Terre et du Ciel. Après avoir détrôné son père, il obtient de son frère ainé Titan de régner sur l’Univers. Mais Titan y met une condition : Chronos doit faire périr tous ses enfants mâles pour que la succession au trône revienne aux enfants de Titan. Chronos épouse Rhea et, comme le narre Hésiode dans la Théogonie : « dévore ses enfants mâles dès leur naissance, dans le dessein d’empêcher que quelque autre brillant descendant de Ciel n’obtint le privilège de la royauté sur les Immortels. Car il avait appris de Terre et de Ciel étoilé que le sort lui réservait d’être vaincu, malgré sa force, par un fils. Aussi sa surveillance ne se relâchait pas, mais il guettait, et il dévorait ses enfants ».


Puis arriva Zeus mis à l’abri par sa mère, et devenu adulte, fera régurgiter à son père tous ses frères, et avec leur aide le renversera pour prendre son trône.


Ainsi, la personne atteinte de ce syndrome est convaincue, comme le sort jeté à Chronos qu’elle sera supplantée, et elle n’a de cesse de trouver des parades pour retarder la funeste échéance.


L’idée peut devenir obsessionnelle et dans des situations extrêmes. Elle peut conduire à saboter la carrière des présumés concurrents. Un autre symptôme classique est la jalousie développée vis-à-vis des réussites des autres.


Ce syndrome nait d’un manque de confiance en soi. La personne souffre d’un perpétuel sentiment d’insécurité qui la met en position de stress et d’anxiété.


Les retombées sont de plusieurs natures :
- tout d’abord pour la personne elle-même qui va passer son temps et son énergie à déployer des actions purement négatives. Une conséquence classique est qu’elle va se faire détester par ses collaborateurs et ses collègues, tant ses actions seront toxiques. En effet, les personnes atteintes de ce syndrome vont tout faire pour pointer le négatif, ignorer les succès, rabaisser leurs équipes.
- En fonction de son statut dans l’entreprise, les dégâts collatéraux peuvent être immenses, car elle instillera un climat délétère, en refusant toute reconnaissance, en refusant toute évolution aux collaborateurs. Le quotidien est fait de réprimandes et de brimades, avec tout l’effet contagion qui peut s’ensuivre.


On peut aussi constater que, dans certaines organisations, le management cultive ce phénomène, en partant du principe que la concurrence née de la peur d’être supplantée générera plus de performance.


C’est un très mauvais calcul.


L’épuisement, le stress, la perte d’estime de soi qui en résultent vont au contraire obérer la performance.


Au contraire, quand on repère une personne avec ce profil, tout l’objectif est de l’aider à travailler son estime de soi. Il faut l’aider à accepter qu’elle ne peut pas toujours être la meilleure, que les succès d’un collègue ou d’un membre de son équipe sont aussi positifs pour elle. Elle doit aussi comprendre qu’elle ne peut pas toujours gagner et que la vie professionnelle, même si elle est exigeante n’est pas une lutte sans pitié.


Inutile d’ajouter que si on est amené à supporter des comportements relevant de ce syndrome, il faut vite prendre du recul et solliciter un tiers, dans l’entreprise ou en dehors pour ne pas en être victime. Et si c’est un système qui sévit dans toute l’entreprise, mieux vaut partir avant d’être avalé par ces avatars de Chronos. Une prière à Zeus ne sera certainement pas suffisante !


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