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Choisir un stratagème plutot qu'une stratégie

Publié le jeudi 10 février 2022 . 4 min. 58

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En périodes de grande incertitude, quand beaucoup de repères et de certitudes ont volé en éclat, il est difficile de dérouler une stratégie, cet art de diriger et de coordonner des actions pour atteindre un objectif. Rappelons que le mot lui-même est issu du grec stratos qui signifie « armée » et ageîn qui signifie « conduire ».


Cette vision rationnelle empreinte de philosophie platonicienne marque ses limites dans des contextes complexes, chahutés ou la dimension d’adaptation devient incontournable.


On peut alors se tourner vers une autre façon de « faire avec » cet environnement imprévisible et qui est le recours aux stratagèmes.


C’est le petit ouvrage de Giorgio Nardone : « Chevaucher son tigre » paru en 2008 au Seuil, qui développe cette proposition hétérodoxe et pourtant très convaincante.


« Chevaucher son tigre » est une image qui exprime la réalisation de quelque chose d’impossible. L’expression est issue d’un proverbe chinois qui dit que chacun de nous va se coucher chaque nuit auprès d’un tigre, et qu’on ne peut savoir si au réveil, il voudra vous lécher ou vous dévorer.


Pour que ce tigre ne nous dévore pas, il faut sortir de la logique ordinaire pour adopter la voie du stratagème.


Le mot stratagème partage la même étymologie que stratégie, mais désigne une ruse de guerre, ou, de façon plus générale, une ruse habile permettant à quelqu’un d’arriver à ses fins, d’obtenir un avantage.


Le mot n’a pas très bonne presse, et renvoie souvent à des agissements tactiques qui peuvent même être peu scrupuleux.


Pourtant nous dit Nardone, l’art du stratagème appartient au monde du vivant : il suffit d’observer les animaux et les plantes pour percevoir d’innombrables stratégies de survie, et stratagèmes de défense et d’attaque.


L’auteur nous propose de nous plonger dans la culture chinoise  pour maîtriser l’art du stratagème, qui en fut le pivot pendant des siècles. Le sinologue François Jullien décrit le sage chinois comme à l’opposé du héros grec : il ne se met pas en avant, ses stratégies sont toujours voilées comme les « mouvements du dragon qui se confondent avec les nuages ».


 Pour la sagesse chinoise, le concept de « vérité » n’existe pas, au contraire, il est à éviter car limitant. L’unique constante est le changement perpétuel. Les observations changent en fonction des perspectives que l’on adopte et les stratégies doivent toujours s’adapter aux circonstances et aux occasions.


Un principe de base du stratagème est d’atteindre son objectif en déployant le minimum d’effort.


Ainsi, dans une situation de lutte, on n’oppose pas la force à la force mais on dévie celle de l’adversaire pour ensuite le frapper quand il est déséquilibré et sans défense. Un des grands maitres de l’art de la guerre Sun-Tzu affirmait que le « meilleur combattant est celui qui est capable de vaincre sans combattre ». On quitte la rhétorique pour la logique d’action.


Nardone nous livre alors de nombreux exemples de stratagèmes gagnants aux noms métaphoriques :


« Silloner la mer à l’insu du ciel » qui consiste à détourner l’attention des autres vers des sujets moins importants et, du coup évite les résistances au changement en cours.
« Partir plus tard pour arriver plus tôt » : quand on laisse l’adversaire prendre l’initiative pour mieux le contrer.
« Troubler l’eau pour faire remonter le poisson » : créer une situation de confusion et de doute telle que les personnes vont adhérer à la situation qui leur semble pouvoir les aider à sortir du désordre.


Et :


« Changer constamment en restant soi-même » : à l’image de l’eau qui « vient à bout de tout car elle s’adapte à tout » comme le disait Lao Tseu. Tourner autour de son axe et regarder la réalité à partir de points de vue variés, pour avoir une vision globale et différenciée de la situation, mais aussi pour ne pas rester piégé par des préjugés.


Le stratagème, c’est une façon aussi de travailler avec ses propres limites, avec ce que l’on a, et non avec « ce qu’on devrait avoir ». C’est en les connaissant, en les acceptant mais aussi en essayant de s’améliorer dans cesse qu’on arrive à chevaucher son tigre.


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