Espaces de travail : bien-être et performance

Vous cherchez des idées pour aménager ou ré-aménager vos espaces de travail ? Vous aimeriez que vos collaborateurs se sentent bien au travail ? Qu’ils ne trainent pas trop des pieds pour revenir dans l’entreprise ? Sans oublier une utilisation optimale des mètres carrés bien sûr ?

Que pouvez-vous leur proposer ? Quelles tendances observe-t-on en cette fin de premier quart du vingt et unième siècle ? 

Le livre très documenté sur le sujet « Le travail et ses espaces, le pari du bien-être et de la performance » sous la direction de Jean-Pierre Bouchez chez Deboeck éditions, nous livre des clés très intéressantes.

On y trouve une dimension historique de l’aménagement des espaces de travail qui commence avec la proto-industrialisation à la fin du 18ème siècle avec les premiers ateliers comme centres-pivots autour desquels se déploient les activités des proto- ouvriers. Puis, le développement du « système usinier », et enfin l’émergence des espaces tertiaires avec les bureaux au début du XXème siècle.

De nombreuses innovations vont marquer le 20ème siècle, dominées pour la plupart par l’objectif de rationalisation du travail et de ses espaces avec la règle des 3 unités : unité de lieu (sur site), unité de temps (horaires imposés)  et unité d’action (un seul employeur).

C’est dans les années 70 que s’opère le « grand basculement » avec l’entrée progressive et durable de la flexibilité généralisée.
C’est l’apparition des flexoffice, des espaces de coworking (le premier à Berlin en 1995) et des tiers lieux, avec plus ou moins de réussites. La performance et la collaboration attendues ne sont pas toujours au rendez-vous

En 2004, apparait le concept d’Activity Based Working atribué à l’architecte Eric Vekdohen, dans lequel nous évoluons toujours.
Cette flexibilité spatiale est en lien étroit avec la flexibilité temporelle et le développement du télétravail depuis 2020. Ces évolutions s’inscrivent dans le NWOW : les New Ways of Working.

L’ABW repose sur le choix des personnes de l’environnement qui leur convient le mieux en fonction de leurs activités et donc de leur travail réel : avec des espaces collaboratifs, des zones tranquilles, des espaces de bien-être, des lieux communs pour des réunions générales ou des fêtes d’entreprise. Bien évidemment, chaque espace a sa configuration spécifique et son mobilier adapté.

Pour répondre pleinement aux exigences de bien être des salariés et d’optimisation des lieux pour une performance maximisée, trois critères doivent être respectés :

- La territorialisation des espaces, qui inclut la vision « habitée’ qu’en ont les personnes, associée à des émotions et des évènements vécus et partagés
- La personnalisation de cet environnement de travail pour avoir un « confort identitaire « à soi »
- Ce qui garantit leur pleine appropriation.

Cette tendance de locaux ABW semble maintenant bien ancrée. Elle connait depuis quelques temps un nouveau développement avec des espaces de travail ayant une configuration proche d’un domicile : salle à manger, salon, salles de travail … avec des lieux de consommation et des lieux de divertissement, voire même de rencontres.

Ce qui n’est pas sans rappeler la ville du quart d’heure conceptualisée en 2020 par Carlos Moreno où les fonctions essentielles du quotidien sont à moins de 15 minutes de marche ou de vélo du lieu d’habitation.

Des perspectives passionnantes qui permettent de trouver « une place pour dresser nos tentes au sein de l’univers » pour reprendre la définition de l’espace de la philosophe Hannah Arendt.