Sommes-nous tous fiers de ce que nous faisons, fiers de qui nous sommes ?
Dans un pays où le sport national semble être le « bashing » (le dénigrement en bon français), on peut vraiment se poser la question.
La fierté semble presque un gros mot.
Qu’est-ce que la fierté ?
L’étymologie nous donne trois pistes intéressantes à explorer :
La première est l’origine latine du verbe fidere qui a permis de décliner tous les mots français autour de la confiance : se fier à, se confier,
La deuxième est le détour anglais par l’anglais : le mot pride (fierté en anglais) vient du vieux français preux, synonyme de courageux. Cette alliance de la fierté et du courage renvoie bien aux bonnes pratiques du management.
Il existe une troisième origine : le mot latin ferus, « farouche », « sauvage », qui renvoie à une face plus obscure de la fierté, quand elle décrit une personne réservée, peu accessible, voire même susceptible, et attestant d’une haute opinion de sa valeur. Cette fierté-là confine à l’orgueil.
Si la fierté est un sentiment noble qui permet d’avancer avec assurance dans la vie, sans avoir à se mesurer aux autres, ni à les rabaisser, l’orgueil exprime « le mépris de tout, sauf de soi-même », selon le philosophe Théophraste.
Ce lien avec l’orgueil explique cette méfiance pour la fierté que nous avons dans le contexte culturel français. L’orgueil est en effet, dans la religion catholique, un péché capital, puisqu’il exprime du mépris pour les autres, et par là-même pour la création divine et pour Dieu.
La culture judéo-chrétienne prône plutôt l’humilité et son expression directe qu’est la modestie. Or, l’humilité qui est la qualité de se voir de façon réaliste, ne s’oppose pas à la fierté. Au contraire, une personne peut être fière de ce qu’elle a fait, parce qu’elle possède suffisamment d’humilité pour évaluer les efforts qu’elle a dû fournir pour y arriver.
Soyons donc fiers, loin de tout orgueil.
Nous pouvons avoir quatre motifs de fierté :
• Être fiers de ce que nous sommes, même si nous n’y sommes pas toujours pour grand-chose comme quand il s’agit d’être fier d’être Français,
• Être fiers de ce que d’autre font pour nous, en tant que communauté : ainsi nous pouvons être fiers de nos champions sportifs même si nous ne sommes pas sur le tatami ou dans le bassin olympique avec eux,
• Être fiers de ce que nous faisons indirectement, fiers de nos enfants, fiers de nos collaborateurs, comme des salariés peuvent être fiers de leur entreprise,
• Et enfin, être fiers de ce que nous réalisons, d’autant plus fiers qu’il y a des difficultés, des défis à relever. C’est là où s’exprime véritablement la fierté : celle qui est lié au mérite, mérite d’avoir réussi, d’être devenu ce que nous sommes, d’avoir contribué à des succès partagés.
Un des défis est de diffuser ce sentiment de fierté à toutes les personnes avec qui nous travaillons. La fierté rejoint alors la notion d’appartenance à un groupe, que connaissent bien les sportifs.
Donnons-nous les raisons d’être fiers de notre métier, de nos réalisations, de nos réussites, de qui nous sommes, car la fierté est aussi une dynamique puissante !
Publié le lundi 23 septembre 2024 . 3 min. 36
Les dernières vidéos
Management et RH



Les dernières vidéos
d'Isabelle Barth




LES + RÉCENTES

LES INCONTOURNABLES

