J’ai été frappée ces dernières semaines par le nombre de managers qui expriment le besoin de réfléchir à l’autorité.
Y réfléchir pour, souvent, revenir à « plus d’autorité ».
Cette expectative trouve ses origines dans le malaise que beaucoup vivent dans l’exercice de leur management au quotidien. Ils ont le sentiment de ne plus pouvoir obtenir le « plus de performance » toujours exigé.
Les managers ne sont pas seuls dans cette réflexion.
Ainsi, 88% des Français partagent l’idée que le recul de l’autorité est un problème majeur dans la société française selon un sondage ELABE pour BFMTV du 10 avril 2024
En 2021, un sondage IPSOS/Sopra Steria révélait que 79 % des sondés voyaient positivement un « vrai chef qui remette de l’ordre » à la tête de la France.
Et en mars 203, la fondation Jean Jaurès produisait une note à partir d’une enquête intitulée « La demande d’autoritarisme politique en France » !
Après le « il est interdit d’interdire » de mai 68 et 50 ans de remise en cause de toute autorité, le balancier semble osciller dans l’autre sens, comme on le constate avec l’installation de démocratures dans le Monde.
Qu’en est-il dans le monde du travail en 2025 ?
Il s’agit pour les managers, d’exercer son autorité sans faire appel à leur statut de « chef » ou à des moyens de coercition comme les primes, les congés ou les promotions.
Je rappelle que l’autorité, c’est la « capacité d’un individu à influencer, à motiver, à rendre les autres capables de contribuer à l’efficacité et au succès des organisations dont ils sont membres ». Bref, de se faire obéir sans avoir recours à la force ou à la discussion.
Quelles sont les clés de l’autorité ?
1/ Se rappeler que l’origine du mot autorité se trouve dans le verbe latin « augere », augmenter, faire grandir, en l’occurrence ses collaborateurs,
2/ éliminer la tentation d’être « autoritaire » ou le recours à l’autoritarisme. Même si les tâches sont accomplies, la frustration et le ressentiment guettent,
3/ comprendre que l’autorité n’est pas liée au statut : l’autorité peut se passer du pouvoir alors que le pouvoir ne peut se passer de l’autorité pour s’exercer pleinement,
4/ intégrer que la subordination qu’implique l’autorité n’est pas la domination. Exercer son autorité sur des personnes, c’est les mettre en ordre, les mettre chacune à leur juste place, ce n’est pas les rendre serviles. Obéir à des ordres, des consignes n’est pas un signe de faiblesse,
5/ et enfin, ne pas oublier que si l’autorité n’a pas recours à la force, elle n’entre pas non plus dans des discussions sans fin.
Contrairement à la fable, en management : la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure !
Publié le lundi 19 mai 2025 . 3 min. 13
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d'Isabelle Barth


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