La conciliation vie personnelle- vie professionnelle est depuis des années dans le top 3 de tous les baromètres sondant les attentes des salariés.
Qu’entend-on par « conciliation vie personnelle-vie professionnelle » ?
C’est une traduction du mot anglais « worklife balance ». Mais d’autres termes sont employés pour désigner cette richesse de l’interaction entre vie professionnelle et personnelle : on retrouve ainsi selon les études : équilibre, articulation, harmonisation, équation …
Selon les dictionnaires, concilier signifie « mettre d’accord, amener à s’entendre ». La conciliation tend donc à « harmoniser » deux domaines qui par essence sont opposés. Le défi est de rendre compatibles deux sphères qui sont souvent considérées comme contraires et en conflit. Cette idée du conflit repose sur le constat que tout individu a des ressources limitées en argent, en énergie et en temps. Ce qui va être mobilisé pour la vie personnelle ne le sera pas pour la vie professionnelle et vice versa ! L’aspiration de chacun est de chercher à combiner et rendre harmonieux les différents domaines de nos vies.
Dans les faits, ce n’est pas simple, ainsi une étude récente montre que 71 % des cadres ont des difficultés à gérer cette conciliation.
La vie personnelle couvre toute sorte de choses bien évidemment, avec de nombreuses interactions sociales, mais il est vrai que pour la grande majorité, elle évoque avant tout la vie familiale, et de ce fait, est un sujet tout particulièrement féminin.
« Comment conciliez-vous travail et famille ? C’est la question traditionnelle que l’on pose aux femmes mais jamais aux hommes », témoignait Sheryl Sandberg, alors DG de Facebook.
Si on analyse tout ce qui entrave cette conciliation, ce qui est pointé du doigt sont :
- les temps de transport, trop longs
- les horaires trop rigides,
- la difficulté à gérer les aléas du quotidien trop nombreux : enfant malade, grève de la cantine, urgence plomberie …
Les entreprises proposent des solutions comme le temps partiel ou le congé parental, mais ce sont des dispositifs qui peuvent avoir des impacts lourds sur la rémunération ou la progression de carrière.
Tous les regards se tournent alors vers le télétravail qui semble la clé magique en permettant de :
- gagner du temps, en supprimant les transports,
- fluidifier les horaires avec plus d’auto-organisation,
- profiter de ses enfants, qui sont sur place,
- alléger les coûts de garde
- être plus disponible pour faire face aux contraintes quotidiennes, puisqu’on est à domicile.
Le télétravail est la gestion de son activité à distance. S’il est mal maîtrisé, on se rend vite compte qu’il peut y avoir « percussion » et non « conciliation » entre vie personnelle et vie professionnelle car travailler chez soi est tout, sauf facile !
Et cela peut vite devenir un enfer ! Ce n’est pas évident de travailler avec un enfant sur les genoux ou qui hurle quand on est en téléconférence. Il est n’est pas facile d’être coupé de toute vie sociale. Les dérives peuvent vite s’installer comme d’avoir à assumer toutes les tâches ménagères ou servir de « dépannage » sous prétexte qu’on est à son domicile ….
Le télétravail imposé, et sans conditions d’organisation bien pensées peut se montrer bien plus stressant et fatiguant que sur le lieu professionnel.
Les professions qui le pratiquent le plus l’ont pris en compte. Ainsi, les enseignants-chercheurs ont des heures de cours à assurer en présentiel. Les commerciaux bénéficient de réunions, ou accompagnement. Les informaticiens freelance sont centrés sur des projets et travaillent très souvent dans des tiers lieux comme des espaces de co working.
L’idéal pour que le télétravail contribue pleinement à la conciliation vie personnelle-vie professionnelle se situerait autour de 7 jours par mois, ce qui est finalement assez peu.
Dans ces conditions, 84 % des télétravailleurs constatent une amélioration de leur vie familiale, et 77 % de leur productivité ! Ce qui ne doit pas déplaire à leurs employeurs !
L’idée fait son chemin, en France où selon des enquêtes récentes seulement 5 % des salariés pratiquent le télétravail à temps quasi complet mais 29 % à temps partiel ou très partiel.
Comme pour beaucoup de choses, l’idée est d’avoir le choix, et de pouvoir préserver une partie de sa semaine ou de son mois SUR le lieu de travail, histoire de papoter à la machine à café, de respirer l’air de l’entreprise, de déjeuner avec des collègues, de partager quelques commérages … bien content de pouvoir prendre du recul avec le fameux télétravail, et de repartir ressourcé à son domicile … et vice versa !
Publié le lundi 20 avril 2020 . 5 min. 10
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