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Placardisation, disparition, silence : le ghosting en entreprise

Publié le lundi 17 mai 2021 . 3 min. 52

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Le ghosting du mot anglais ghost qui se traduit par fantôme décrit un phénomène douloureux mais de plus en plus fréquent : mettre fin à une relation amoureuse avec une personne, sans avertissement ni explication et en ignorant toutes les tentatives de reprises de contact de la partie abandonnée.


Or, cette pratique qui consiste à effacer une personne de sa vie peut aussi être observée en entreprise. Je souhaite l’évoquer car le contexte du télétravail favorise malheureusement le phénomène.


Quelles sont les formes de ghosting dans la vie au travail ?


- La première, très ancienne renvoie à ce qu’on appelle la « placardisation ». La victime est alors effacée de toute vie de l’entreprise : on ne la sollicite pas, elle n’est plus dans la boucle de l’information, ni mails, ni réunions, elle est reléguée dans un bureau isolé et ignorée par tous. Un fantôme errant dans les couloirs de l’entreprise.
- La disparition d’un client ou d’un fournisseur, qui après avoir été sollicité ou avoir sollicité l’entreprise ne répond plus à aucune relance.
- Un salarié qui disparait dans la nature, laissant en plan ses outils de travail, sa voiture, ne venant plus travailler un beau matin, sans en avoir informé ses employeurs. C’est ce qu’on nomme l’abandon de poste, de plus en plus courant.
- Lors de la phase de recrutement, où très souvent les recruteurs ne prennent pas le temps de rappeler les candidats malheureux, et a contrario, les candidats retenus ne donnent pas suite à la proposition qui leur est faite.


Comment expliquer cette pratique ?


Ce sont les mêmes ressorts que dans la vie personnelle :


- le manque de temps : trop débordé pour répondre
- le mépris : la personne ghostée (allons-y pour le franglais) n’est pas digne d’être prise en compte
- le manque de courage : que ce soit professionnellement, ou amoureusement, on n’ose pas dire les choses en face, donner des explications à sa décision,
- le manque de prise de décision : on ne sait pas quoi choisir, on recule l’échéance, on la dépasse, et on n’ose plus rendre réponse
- la pensée magique : si je fais comme si elle n’existait plus, cette personne va disparaitre de mon horizon, elle n’existe pas.
- la stratégie d’effacement, voulue, car il s’agit d’acculer la personne à la démission en entreprise, ou à la rupture de son initiative dans la relation amoureuse.


On voit bien que toutes ces raisons ont comme cause commune la posture de fuite.


Il faut enfin être vigilant car avec le travail en distanciel, ces pratiques sont beaucoup plus accessibles et aisées à mettre en œuvre.


On le savait avec le ghosting dans la relation amoureuse où la rupture se fait par texto, ou par un changement de statut (de « en couple » à célibataire) sur les réseaux sociaux. On l’observe déjà dans le travail, avec les managers et les RRH qui s’inquiètent du silence de certains collaborateurs, comme on voit des étudiants s’effacer, décrocheurs, après des mois de cours à distance, sans aucune dynamique de socialisation en présentiel.


En synthèse, le ghosting :


- une sale pratique à combattre, irresponsable et génératrice de souffrance
- une grande vigilance à observer avec la distanciation des liens dans le contexte de la crise sanitaire vécue depuis plus d’une année


Il est bien connu que les fantômes sont aussi des revenants. Les créer, c’est prendre le risque qu’ils reviennent nous hanter ! D’autant plus dangereusement qu’ils sont insaisissables et se nourrissent de notre culpabilité et de nos remords.


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